“Vous n’avez qu’un seul maître, le Christ.” (Mt. 23,10)
Cette parole veut dire qu’on ne peut pas être disciple du Christ lorsqu’on se réfère à un homme comme à son maître à penser. Elle rappelle qu’il est difficile d’accepter tout l’Évangile et qu’il est difficile, pour ceux qui enseignent, de résister aux modes qui passent, et de courir le risque de n’être pas théologiquement correct !
C’est une invitation à ne pas avoir peur de ceux qui ont des options théologiques différentes, ce qui est une forme élémentaire de courage intellectuel. C’est une invitation également à ne de ne pas avoir peur de ses amis, ce qui est plus difficile. Celui qui cède à la tentation de ne leur dire que ce qu’ils attendent, n’est plus un guide ni un pasteur ; il devient l’esclave de ses amis et le simple reflet de leurs idées. Il n’est plus serviteur du Christ.
Paul écrit à Timothée : “Annonce la Parole… à temps et à contre temps” (II.Tim 4,2), ce qui est une invitation à dire l’Évangile de la façon la plus adaptée possible, la plus claire et la plus simple possible, mais jamais au point d’édulcorer ou de trahir le message et donc, de se résoudre à l’annoncer “à contre temps”, si c’est la seule façon de lui rester fidèle.
Une autre parole a inspiré ces lignes : elle n’est pas dans l’Évangile : “Tout ce qui est exagéré est insignifiant”… parole qui s’applique à un nombre incalculable d’écrits et de discours.
Le mot “hérésie” signifie “choix” : erreur qui consiste à faire une sélection dans l’Évangile… d’où la gravité de toute exagération.
Ce qui est exagéré est non-signifiant, faux et sans intérêt. Ce genre d’erreur est plus dangereux qu’une erreur grossière.
L’amour de la vérité n’est pas facultatif, puisque Jésus disait à Pilate, le sceptique : “Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité.” (Jn 18,37)
Les textes de cet ouvrage sont des éditoriaux extraits d’homélies dominicales, écrits entre 1997 et 2004 dans la paroisse de Rambouillet. On peut les retrouver sur ce même site, avec d’autres, écrits par la suite, en ouvrant le chapitre : « Accéder aux éditoriaux ».
Publié en 2004