"Sois le pasteur de mes brebis."

3ème dimanche de Pâques de l'année C

Dans l'Ancien Testament Yahvé était un "Bon Pasteur" qui connaissait chacune de ses brebis et les aimait d'un amour particulier.
Il arrivait également que Yahvé confie son troupeau à un homme. On trouve cette image à propos du roi David que Yahvé choisit pour être le pasteur de son peuple… mais derrière ce pasteur visible, il faut noter que Yahvé reste le Pasteur véritable d'Israël.
Dans cet Evangile, Jésus se substitue à Yahvé dans ce rôle du "Vrai Pasteur"… c'est une des nombreuses façons par lesquelles il nous révèle le mystère de sa divinité.

Dans l'Eglise, derrière le pasteur visible, Jésus reste le Pasteur véritable :
"Sois le pasteur de mes brebis." (Jn. 21,16)
C'est en raison de sa personnalité divine qu'il est un "Bon Pasteur" pour chacun des membres de son Eglise.
Et si nous sommes les "brebis" de cet "Unique pasteur", il en résulte que nous sommes connus de lui d'une façon unique… et que nous sommes aimés d'une façon unique.
Nous connaissons Jésus Christ par la lecture de l'Evangile, par la foi, par la prière… mais nous oublions peut-être que lui nous connaît d'une façon bien plus intime et plus profonde.

Si nous réalisons cela, notre prière prend une autre dimension.
Cet Evangile nous révèle également que ce Pasteur attentif a confié son troupeau à un homme.
Par trois fois, Jésus dit à Pierre : "Sois le pasteur de mes brebis."
Ce genre de répétition nous semble fastidieux… mais, dans le langage de la Bible, cela veut dire que le message est capital.
Le rôle du Pape aujourd'hui ne diffère pas de celui de Pierre et de ses premiers successeurs… certaines modalités ont pu varier… mais la foi de l'Eglise sur ce point a toujours été la même. Il est le pasteur visible de l'Eglise du Christ : celui qui exerce, en ce monde, l'autorité en son nom.
Il ne l'exerce pas seul, mais il est, parmi les hommes, le pasteur suprême.

On peut remarquer la seule chose que Jésus demande à Pierre : "Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ?" (Jn. 21,16)
Ce point là concerne tous les pasteurs de l'Eglise… et tous ceux qui ont la charge de transmettre l'Evangile, à quelque niveau que ce soit.
Porter en soi l'amour du Christ : c'est la première condition pour paître son troupeau… sans cela nous serons des pasteurs inutiles. A des degrés divers, nous sommes responsables les uns des autres… et si ce n'est pas l'amour de Jésus Christ qui nous motive, nous sommes incapables de conduire ceux que Dieu nous confie… nous sommes semblables à des aveugles conduisant des aveugles.

Dans l'Eglise, c'est lui, Jésus, que nous avons le bonheur de rencontrer et d'aimer. Quel que soit le joug que nous avons à porter, quelles que soient nos difficultés ou nos souffrances, cela personne ne peut nous le retirer… rien ne peut nous séparer de l'amour du Christ.
Et si telle est notre priorité… si nous pouvons répondre, comme Pierre :
"Seigneur, tu sais bien que je t'aime" (Jn. 21,15), nous saurons, chacun dans notre domaine,être des pasteurs ou des témoins capables de conduire leurs frères vers le Christ.
Si c'est l'amour qui motive notre apostolat et notre témoignage, nous saurons nous effacer pour laisser place à l'Unique Pasteur.

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