"Ce n’est pas en observant la Loi que l’homme devient juste devant Dieu (est sauvé, ou sanctifié), mais seulement par la foi en Jésus Christ." Gal. 2,16

11ème dimanche du temps ordinaire de l'année C

Ces paroles de Saint Paul ne s’adressent pas à des hommes vivant dans la débauche, mais à des Juifs rigoristes observant la Loi de Moïse.
Leur défaut n’est pas de violer les commandements de Dieu, mais de croire qu’ils se sauvent eux-mêmes : qu’ils n’ont pas besoin de Dieu pour être sauvés !
Ce que Paul leur demande, ce n’est pas d’être infidèles aux commandements, mais d’avoir le sens de la grâce : de réaliser tout ce qu’ils reçoivent de Dieu.
Quand Saint Paul leur explique que c’est la foi qui sauve,il ne dit pas qu’on peut se dispenser de la morale de l’Evangile… il veut dire que le Christ est le seul Sauveur :avoir foi en lui, c’est attendre le salut de lui seul !

Simon le Pharisien est également un Juif rigoriste et fidèle à la Loi de Moïse, et Jésus lui fait le même reproche. (Luc 7,36 - 8,3)
Il ne reproche pas à Simon d’avoir été plus fidèle à la Parole de Dieu que la femme pécheresse.
Le drame de Simon, c’est qu’il croit ne pas avoir besoin de pardon : il ne croit pas avoir besoin de la grâce de Dieu pour être sauvé… il pense qu’il a droit à la vie éternelle !

Plutôt qu’une telle illusion, mieux vaudrait avoir fait des péchés énormes, en être conscient, et être rempli de contrition.
Et s’il existe des chrétiens qui vivent dans cette illusion et n’ont pas le sens de la grâce, mieux vaudrait qu’ils aient péché, et qu’ils aient un cœur de pauvre.

David avait commis un adultère, il avait tué et il avait trahi une amitié. (2 Sam 12,7-13)
Nulle part le prophète Natan ne laisse entendre qu’il fallait faire un péché aussi grave pour être aimé de Dieu. Ce qu’il révèle à David : c’est que même un tel péché peut être pardonné.

Dieu pardonne les plus grands péchés. Il aime pardonner. En prenant conscience d’un tel amour, on est incité à y répondre en l’aimant à notre tour.
Mais ce n’est pas le péché qui rend apte à aimer !
Le péché est le contraire de l’amour
.
L’endurcissement dans le péché crée une inaptitude à aimer, et celui qui s’endurcit n’est jamais sûr d’avoir un jour le désir de se convertir.
Il n’y a nulle part dans l’Evangile un encouragement au péché, mais à chaque page des invitations à se convertir.
Quand Jésus donne des commandements, ce sont ceux de Moïse… avec son commandement nouveau qui les résume tous. Il ne donne jamais le commandement de pécher pour mieux être pardonné !
Quand le jeune homme riche lui demande : "Que faut-il faire pour obtenir la vie éternelle ?", il lui dit :"Observe les commandements."

Thérèse de Lisieux qui est une des plus grandes saintes des temps modernes, disait n’avoir jamais commis de péché grave.
Elle avait beaucoup médité ce texte de l’Evangile, et elle s’est demandée, un moment, si elle était moins aimée de Dieu que des pécheurs convertis.
Et elle a compris que, dans ce passage, Jésus invite Simon à découvrir que le salut est un don de Dieu : il l’invite à avoir le sens de la grâce.
Si le pardon des péchés est un don gratuit de Dieu, bien plus encore la grâce d’être préservé du péché !
Marie en était consciente : "Le Tout Puissant a fait pour moi des merveilles…" (Luc 1,49)

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