"Qu’il n’y ait pas de division entre vous." I.Cor. 1,10

3ème dimanche du temps ordinaire de l'année A

Les points communs avec nos frères protestants sont bien plus nombreux et bien plus importants que nos différences,et il importe de ne jamais le perdre de vue… mais en même temps, considérer ces différences comme sans importance serait un manque de foi. Il faut donc s’interroger sur le bon usage de la tolérance. C’est une vertu sans laquelle notre comportement serait un contre témoignage… mais quand elle devient une indifférence par rapport à la foi de l’Eglise, ce n’est plus une vertu, mais un obstacle à l’unité.

On ne peut pas choisir entre la vérité et la recherche de l’unité.
On ne peut et ne doit rien lâcher de ce qui est le trésor de notre foi et on doit, en même temps, désirer l’unité… rechercher activement tout ce qui peut nous rapprocher de nos frères séparés.
La difficulté, c’est que nous voyons bien ce qu’ils devraient remettre en question, mais que nous sommes moins lucides pour voir ce que nous devrions remettre en question.
Et pourtant, à côté des dogmes de foi, notre culture catholique véhicule inconsciemment tout un ensemble d’idées plus ou moins discutables… les évolutions dans l’Eglise en sont la preuve, qu’elles concernent la liturgie ou l’intelligence de l’Ecriture… évolutions qui n’ont été, en aucune façon, une remise en cause de la foi !
Il va de soi que la culture protestante, elle aussi, véhicule un ensemble d’idées discutables : des sortes de traditions protestantes sans fondement biblique… et eux aussi évoluent !
Tous évoluent… mais il faut que ce soit avec le désir de se rapprocher !
Ce qui est demandé aux catholiques, c’est de progresser dans une fidélité plus grande à la Parole de Dieu et aux dogmes de l’Eglise, tout en gardant le désir de l’unité.

Cela vaut également pour nos divisions à l’intérieur de l’Eglise catholique.
Là aussi, il existe des sensibilités différentes que nous devons apprendre à accepter, d’autant que ce qui nous est commun est bien plus important qu’avec les Eglises séparées.
Ecouter les autres n’est jamais un danger ! Ce n’est pas parce qu’on écoute qu’on doit tout remettre en question.
Il y a ceux qui aiment avoir raison et ceux qui aiment la vérité ! Ce ne sont pas les mêmes ! On ne peut pas progresser dans la vérité sans rien remettre en question.
On peut être profondément attaché à l’Eglise et à la foi dont elle est dépositaire, et, en même temps, être souple et tolérant avec des chrétiens qui ont des options différentes dans des domaines où la foi n’est pas compromise.

Mais là aussi, il existe un danger de libéralisme excessif. Dans la mesure où on se dit catholique, on ne peut pas s’écarter de ce qui constitue le foi de l’Eglise… et si nous tolérons de tels écarts notre libéralisme ou notre tolérance n’est plus une vertu, mais un manque de foi.
Ce n’est pas simple, mais si tout était simple, il n’y aurait pas de divisions !
Il nous faut, à la fois, aimer la Parole de Vérité et avoir une vrai désir de l’unité. On ne peut pas choisir. Il faut concilier les deux.

Retour aux archives