L’urgence de la conversion et la puissance du témoignage

26ème dimanche du temps ordinaire de l'année B

Ce que Jésus appelle "la Géhenne" (Marc 9,43-48) est une vie coupée de Dieu d’une façon définitive, non pas parce que Dieu refuserait de pardonner (Dieu veut toujours pardonner)… mais parce que l’homme est capable d’un endurcissement définitif. Jésus nous met en garde contre un tel endurcissement.

Quand nous recevons le Sacrement du Pardon avec le désir d’être pardonnés, nous savons que nous sommes pardonnés.
Ce que Dieu nous demande pour cela, c’est un vrai désir de conversion : une volonté de trancher, même si cela doit être douloureux, dans un premier temps… et il y a toujours un moment douloureux, avant de faire l’expérience de la liberté intérieure.

"Si ta main t’entraîne au péché, coupe-la." (Marc 9,43) Une "hyperbole" est une formule exagérée qu’on ne doit pas prendre à la lettre, mais qui est faite pour exprimer l’urgence de la conversion.
"Si ton œil t’entraîne au péché, arrache-le." (Marc 9,47) La conversion peut être un arrachement : il peut être difficile de remettre en cause un mode de vie contraire à l'Évangile. Il faut trancher. L’enjeu est notre destinée.
Ce que Jésus dit de l’œil, on pourrait le dire de la télévision ou d’autres esclavages… chacun de nous connaît son problème ! Ce n’est pas son œil ou sa main qu’il faut couper… mais plutôt la télé ou la connexion internet.

Et notre Dieu, qui est tendresse et qui donne autant qu’il peut donner, dès l’instant que notre cœur cesse de faire obstacle à ses dons, s’il voit en nous ce profond désir de conversion, nous purifiera du péché et de toutes les conséquences du péché : il nous purifiera de toutes les peines qu’aurait mérité notre péché, parce que son pardon et son indulgence veulent aller bien au delà de nos mérites.

Cet Évangile parle également de la puissance du témoignage, qu’il s’agisse de paroles ou d’exemples, parce que les paroles et les exemples peuvent avoir une influence considérable sur notre entourage : "Celui qui entraînera la chute d’un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache autour du cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer." (Marc 9,42)

Autant le contre-témoignage est grave, autant le plus petit témoignage peut donner aux autres l’occasion de se rapprocher de Dieu : "Celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, en vérité, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense." (Marc 9,41)
Si quelqu’un, parce que vous avez su manifester votre foi, a une parole sympathique, un sourire, vous rend un service, vous prête des allumettes, garde votre enfant… cette action, qui semble insignifiante, est un acte d’amour qui a une dimension éternelle.
Naturellement cela suppose que notre appartenance au Christ ne soit pas masquée ni honteuse.
Si nous laissons paraître notre foi devant les hommes avec simplicité, nous leur tendons la perche, et nous leur donnons une occasion de faire un pas à la rencontre de Dieu.

Retour aux archives