"Le pain que nous rompons n’est-il pas communion au corps du Christ ?"

Le Corps et le Sang du Christ de l'année C

C’est par un acte d’amour que le Christ nous a délivrés du péché : pour que nous soyons un seul corps avec lui et que nous partagions sa condition de Fils de Dieu.
On ne peut pas imaginer un plus grand acte d’amour que celui d’un être totalement innocent qui donne sa vie pour des pécheurs.

Or, cet acte d’amour n’est pas simplement un acte du passé : Jésus nous fait comprendre qu’il s’accomplit dans chaque Eucharistie.
En donnant la communion à ses disciples, il leur dit : "Ceci est mon corps livré pour vous … ceci est mon sang versé pour vous."
Il s’agit, comme sur la croix, de son corps livré et de son sang versé.

Ce qui signifie que l’Eucharistie est une réalité sacrificielle, qui ne peut pas être dissociée du sacrifice de la croix.
Dans la plupart des sacrifices de l’Ancien Testament, quand on offrait une victime dans le temple de Jérusalem, le sacrifice se terminait par une communion. On mangeait la victime offerte à Dieu, et on espérait que cette communion au sacrifice permettrait d’être en communion avec Dieu : "Voyez les fils d’Israël, écrit saint Paul, ceux qui mangent les victimes sacrifiées ne sont-ils pas en communion avec l’autel (c’est-à-dire : avec Dieu) ?" (I Cor. 10,18)

Le terme de "communion" appartenait au vocabulaire des sacrifices.
On ne parlait jamais de "communion" à propos d’un repas profane, mais uniquement à propos du repas de communion à un sacrifice.
Or, saint Paul répète ce terme par deux fois à propos de l’Eucharistie :
"Frères, la coupe d’action de grâce que nous bénissons n’est-elle pas communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons n’est-il pas communion au corps du Christ ?" (I Cor. 10,16)
Ce qui constitue une affirmation explicite du caractère sacrificiel de l’Eucharistie.

Dans l’Ancien Testament comme dans le monde païen, un sacrifice comportait deux parties : le premier moment était l’immolation de la victime (hostia en latin) et le second moment était la communion au sacrifice.
Un sacrifice sans communion aurait été un sacrifice incomplet.
Ce qui nous aide à mieux comprendre pourquoi le Christ a donné l’Eucharistie à son Église : il a voulu qu’elle soit notre communion à son sacrifice.
Sa mort sur la croix a été le premier moment de son sacrifice ; le second moment est notre communion à cet unique sacrifice, et ce moment-là est appelé à durer aussi longtemps que l'Église.
Le Christ a institué l’Eucharistie pour que ses disciples, tout au long de leur histoire, puissent communier au seul sacrifice, et au seul acte d’amour, qui pouvait sauver le monde d’une façon définitive.

Retour aux archives