"Il vous plongera dans l’Esprit Saint." Marc 1,8

2ème dimanche de l'Avent de l'année B

Peu de textes sont aussi denses que l’Évangile, en particulier celui de saint Marc qui nous dit en trente pages qui était Jésus.
C’est particulièrement vrai du premier chapitre de cet l’Évangile, qui est une présentation très concise de la personne et de la mission de Jésus.
Dès la première ligne, il nous dit le mystère du Christ : "Commencement de l’Évangile de Jésus Christ, Fils de Dieu."
Ou plus exactement : "Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus, Messie, Fils de Dieu."

Quelle richesse dans ces quelques mots !
Il nous dit que l’Évangile est le cadeau de Dieu aux hommes : la Bonne Nouvelle par excellence !
Dans ce monde qui ne sait plus où il va, saturé par les biens de consommation, abruti par la télé ou par internet qui fait miroiter tous les vices, il y a une Bonne Nouvelle : Dieu nous dit pourquoi il nous a faits et vers quelle vie de fils adoptifs il veut conduire les hommes.

Cette première ligne de saint Marc nous dit aussi qui est Jésus : le Messie, mais pas le Messie politique que beaucoup attendaient ; c’est pourquoi il ajoute : "Fils de Dieu."
Et pour qu’on ne prenne pas en un sens un peu vague ce titre de "Fils de Dieu", il applique à Jésus un passage d’Isaïe : "A travers le désert, une voix crie : Préparez le chemin du Seigneur."
Si vous lisez dans votre Bible ce passage d’Isaïe, vous trouverez ceci : "Préparez un chemin pour Yahvé."
Ce texte, qui est appliqué à Jésus, annonçait la venue ou l’Avènement de Yahvé. Le message de saint Marc ne fait pas de doute : il veut dire que l’Avènement de Dieu, annoncé par les prophètes et attendu par tout Israël a eu lieu… c’est la mission terrestre de Jésus de Nazareth.

Si on relit ces paroles chaque année pendant l’Avent, c’est parce que "Avent", cela veut dire "Avènement" ou "venue".
Le temps de l’Avent, c’est le temps qui nous est donné, chaque année, pour nous préparer à ce mystère extraordinaire de l’entrée du Fils unique de Dieu dans l’histoire des hommes.

Mais cet Avènement, il faut l’accueillir, et la première façon de l’accueillir, c’est la foi : "Le Règne de Dieu s’est fait proche, convertissez-vous et croyez à l’Évangile : à la Bonne Nouvelle."
Il y a la foi et la conversion : tout est dit dans cette phrase.
La foi sans la conversion, c’est vivre dans l’illusion : ce que saint Jacques appelle une foi vaine, une foi qui ne sert à rien.

C’est aussi le message de saint Marc, qui résume en quelques lignes la mission de Jean Baptiste : "Tous venaient à lui … et se faisaient baptiser par lui dans les eaux du Jourdain, en reconnaissant leurs péchés (en disant leurs péchés)."
À la parole de Jean Baptiste, ils prenaient conscience de leur péché : ils ouvraient les yeux sur la seule chose qui puisse détruire la vie éternelle d’enfants de Dieu qui nous est offerte.

À ceux qui avaient compris ce message : qui avaient reconnu leur péché en se plongeant dans le Jourdain, et avaient changé de vie, Jean Baptiste pouvait dire : "Moi, je vous ai baptisés, c’est-à-dire plongés dans l’eau ; lui, Jésus, vous baptisera : il vous plongera dans l’Esprit Saint."
Notre vie de disciples de Jésus est une vie plongée dans l’Esprit.
Telle est la Bonne Nouvelle : le cadeau de Dieu pour lequel nous sommes invités à rendre grâces.

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