Quels disciples sommes-nous ?

Dimanche des Rameaux de l'année B

Devant les notables d’Israël et devant tout Jérusalem, les disciples de Jésus proclament leur foi : "Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur." Ils le reconnaissent comme un envoyé de Dieu.
Ils le reconnaissent également comme le Roi-Messie, comme le fils de David annoncé par les prophètes : "Béni soit le règne qui vient : le règne de notre père David."
Ce jour-là, une foule de disciples accompagne Jésus. Pour la plupart, les disciples de Jésus habitent la Galilée, loin de Jérusalem et de ses complots, mais ce jour-là, beaucoup sont venus dans le Temple pour la fête de la Pâque. Ils ne savent pas encore sur quels chemins Jésus va les conduire : ils ne savent pas exactement quel genre de Messie il est, et ils vont connaître bien des surprises. Ils ne savent pas quelle sorte de Roi il est, mais en l’acclamant comme le Roi-Messie, ils disent vrai, bien plus qu’ils ne l’imaginent.

On peut se demander quelle sorte de disciples ils étaient. Ce qu’on sait, c’est qu’ils avaient les opinions les plus diverses sur la personne et sur la mission de Jésus.
Ce jour là, ils lui font un triomphe, mais jusqu’où sont-ils prêts à marcher avec lui ? Même parmi les douze, qui est vraiment prêt ?
Ils croient être des disciples, et à leur façon, ils ont foi en Jésus, mais il y a toute une dimension de son message et de sa destinée qui leur échappe.
C’est aussi une dimension de leur destinée qu’ils ont du mal à comprendre. Jésus avait dit : "Celui qui ne veut pas prendre sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple."

Nous aussi, nous marchons à la suite de Jésus depuis bien des années. Aujourd’hui nous avons pris des rameaux qui sont le signe de notre foi. Nous voulons montrer que nous reconnaissons en lui le Messie et l’envoyé de Dieu, mais quel Messie sommes-nous disposés à accueillir ?
Quelle sorte de disciple sommes-nous vraiment ?
Nous arrivons à la fin du Carême. On peut se demander si ce temps a été un temps de plus grande disponibilité envers les autres, un temps de rencontre de Dieu, un temps de purification pour écarter ce qui fait obstacle à cette disponibilité et à cette rencontre de Dieu ? Sommes-nous prêts à vivre la semaine qui vient comme une Semaine Sainte ?

En venant à Jérusalem pour la Pâque, Jésus sait ce qu’il risque : il a fait un choix, il sait que le moment qui sera le sommet de sa destinée est proche, et il nous invite à marcher avec lui sur le chemin qui conduit à la croix.
Toute la vie chrétienne n’est pas une croix. Il nous dit : "Mon joug est doux et mon fardeau léger." Il ne veut pas nous écraser : il est proche de ses disciples, et il s’engage à être plus proche que jamais dans les jours d’épreuve.
Mais ce qu’il nous dit aujourd’hui, c’est que notre vie chrétienne et notre fidélité à l’Évangile comportent des aspects qui sont exigeants et que nous ne pouvons pas faire des choix qui excluent ces exigences.
Nous devons le suivre jusque-là, et si nous acceptons de le suivre, nous découvrons que ces exigences sont des libérations : elles nous libèrent de l’esclavage du péché, qui est toujours destructeur.
Il nous dit : "Je suis venu pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance." (Jn 10,10)
Par son humanité, par toute sa vie, par sa Passion et par sa Résurrection, il a voulu être, comme l’écrit saint Paul, le premier né d’une multitude de frères, pour que tous ceux qui mettront leurs pas dans ses pas, fassent avec lui la rencontre de Dieu.

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