"Relevez la tête, car votre rédemption approche." Luc 21,28

1er dimanche de l'Avent de l'année C

Un certain nombre de passages des Évangiles ou des lettres de saint Paul appartiennent au genre littéraire "apocalyptique" : ce sont, généralement, des textes qui annoncent la fin de notre histoire.
L’histoire de l’humanité aura un terme.
Un système solaire ce sont quelques objets en équilibre dans l’espace : tout cela est relativement fragile et provisoire. On aurait tort de croire que les accidents n’arrivent qu’aux autres planètes.

L’idée que l’univers a un commencement et une fin était absente chez les penseurs du monde grec et romain ; elle est présente chez les auteurs bibliques, qui avaient une "théologie de l’histoire".
Au centre de tout est Jésus Christ : Dieu présent parmi les hommes.
Avant lui, il y a la préhistoire de l’Incarnation : tout ce qui a préparé sa venue, depuis les origines de l’humanité.
Ensuite, il y a l’histoire de l’Église et du monde, qui est le prolongement de l’Incarnation et de la présence du Christ parmi ses disciples : "Moi je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde." (Mt 28,20)
La Bible est une Histoire Sainte : l’histoire des relations de Dieu avec les hommes ; son message va du premier jour de l’humanité jusqu’au dernier jour de son histoire.

L’Évangile de ce premier dimanche de l’Avent fait partie de ce qu’on pourrait appeler l’Apocalypse de saint Luc (Lc 21), qui rassemble les paroles de Jésus relatives à la destruction de Jérusalem et à la fin des temps. Il nous dit la précarité de notre existence terrestre : notre existence personnelle, celle de l’espèce humaine et celle de la portion d’univers qui nous supporte… et pourtant, son but n’est pas de nous inquiéter !

Ces prophéties sont d’abord des Paroles de Dieu, des Révélations ("Apocalypse" veut dire "Révélation") sur ce que sera le terme de l’histoire terrestre des hommes : sur l’intervention de Dieu qui sera la dernière étape de l’histoire de notre salut, avant notre adoption définitive.
Le livre de l’Apocalypse de saint Jean, qui est un message d’espérance adressé aux chrétiens persécutés à l’époque de Néron, se termine par cette prière : "Viens Seigneur Jésus." (Ap. 22,20)
Ainsi, l’avant-dernier verset de toute la Bible exprime, non pas une inquiétude, mais une attente de l’avènement qui mettra fin à nos épreuves : il exprime le désir de faire la rencontre du Christ.

Le Créateur a fixé un terme à notre histoire. Il ne faut pas y voir, avant tout, un châtiment, mais plutôt une délivrance et une entrée dans la gloire ; et cette gloire est la raison d’être de tout ce qui aura précédé.
Le désir de Jésus, c’est que nous puissions entendre ces paroles avec sérénité : "Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche." (Lc 21,28)
L’important, pour Dieu, ce ne sont pas les choses, mais les personnes.
Cet univers n’a qu’un rôle provisoire. Les personnes sont éternelles.
L’important, Jésus nous le dit : "Restez éveillés et priez en tout temps, ainsi vous serez jugés dignes … de paraître debout devant le Fils de l’homme." (Lc 21,36). Cette parole est pour chacun de nous. Que nous connaissions ou non la fin des temps, notre vie aura un terme.
Mais celui qui fait, chaque jour, la rencontre du Christ dans la prière, est sans inquiétude. Pour lui cette rencontre finale sera la rencontre d’un ami et d’un frère aîné.

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