On est dans le premier chapitre de l’Evangile de Saint Marc… qui nous raconte l’arrivée de Jésus dans la petite ville de Capharnaüm, au Nord du lac de Tibériade, une ville de commerçants et de pêcheurs.
Jésus vient habiter dans la maison de Pierre… ça sera son point de chute pendant les trois années de sa vie publique.
Ce qu’on vient de lire, c’est la première journée… la première nuit… et la première matinée… qu’il passe dans cet endroit.
Marc nous raconte la surprise, à l’heure du réveil, des disciple et de tous ceux qui l’avaient accueilli !
Ce Jésus qu’ils avaient rencontré pour la première fois, grâce à Jean Baptiste, sur les bords du Jourdain (d’après l’Evangile de Jean)… et qu’ils considéraient, sans oser le dire, comme le Messie… ce Jésus qui les avait accompagnés jusque chez eux… et là, vous vous imaginez leur bonheur… Eh bien, voilà que, dès le matin suivant, il a disparu !
On imagine la déception des disciples et leur agitation !
Pierre n’est pas du genre à rester sans rien faire… il prend déjà la tête du groupe des disciples… il les entraîne à la recherche de Jésus.
Mais, parmi les voisins, personne ne l’a vu… il a disparu sans laisser de trace… Ils cherchent dans la campagne… et sur les collines qui entourent le lac… et ils finissent par le trouver dans un endroit désert.
Si vous allez un jour à Capharnaüm, vous verrez que cette petit ville était à l’extrémité d’une plaine très fertile au bord du lac… mais dès qu’on arrive au pied des collines qui entourent la plaine, c’est le désert … avec des amas de rochers et des chardons.
C’est là qu’ils retrouvent Jésus… il lui font remarquer : “Tout le monde te cherche.”… On ne sait pas trop sur quel ton ils lui disent cela !
Mais en tout cas, ils découvrent une chose… c’est que Jésus priait.
Il y a des gens qui traînent le soir, et le matin, n’arrivent plus à se lever !
Lui, Jésus, se levait “bien avant l’aube”… et il priait… la vie terrestre du Fils de Dieu était une vie consacrée à l’annonce de l’Evangile… les disciples l’avaient vu dès le premier jour… mais c’était aussi une vie consacrée à la prière.
Dans deux semaines : entrée en Carême… temps pour se donner davantage à la prière et au partage… mais cela pourrait être aussi un temps pour être un peu plus des apôtres.
Dans la lettre de Paul, on voit l’importance de la mission.
Il parcourt tout l’empire romain pour annoncer l’Evangile… quand il écrit cette lettre, il vient de passer deux ans à Corinthe… mais il ne cherche pas les compliments : “Si j’annonce l’Evangile, dit-il, je n’ai pas à en tirer de satisfaction, c’est une nécessité qui s’impose à moi.”
Saint Paul ne travaillait pas pour attirer les gens vers lui… mais pour les attirer vers le Christ.
“Libre à l’égard de tous, je me suis fais le serviteur de tous, afin de gagner le plus grand nombre possible.”
Il a fait comme Jésus… qui était le Maître et le Seigneur… et qui avait choisi d’être le serviteur de tous.
Paul, ce n’était pas rien… il était citoyen romain… docteur de la Loi… et dans l’Église, il était successeur des Apôtres… et il s’est fait serviteur… en ce sens qu’il était prêt à tout sacrifier pour qu’une seule personne se convertisse !
Paul n’était pas le genre de serviteur qui raconte aux gens ce qu’ils ont envie d’entendre !
Le problème a toujours existé : il faut adapter l’Evangile… c’est vrai.
Mais sous prétexte d’adapter l’Evangile… il y a des choses dont on préfère ne pas parler.
Dans le domaine de la morale chrétienne… il y a des choses dont on évite de parler pour ne pas avoir l’air démodé… Sur la nécessité des sacrements : que ce soit le Baptême… ou l’Eucharistie du dimanche… on a peur d’insister.
Paul, en tout cas, n’était pas comme ça… il dit : “Malheur à moi si je n’évangélise pas !”
Quand il dit qu’il est : “serviteur de tous”… cela n’a rien à voir avec de la servilité.
Il était en même temps : “Libre à l’égard de tous”… il ne faisait aucune concession sur la vérité et la Parole de Dieu.
Sinon, pourquoi consacrer sa vie à l’Evangile ?
Prêcher l’Evangile à des tièdes ou à des ingrats, passe encore : tous ceux qui évangélisent en font l’expérience… ceux qui font le catéchisme ou d’autres formes d’évangélisation.
Mais si on se met au service du Christ… c’est pas pour céder à des modes ou à des pressions qui voudraient nous empêcher de transmettre son Evangile !
Il y a une formule que le Pape Jean Paul II aimait bien… il disait souvent : “n’ayez pas peur”… c’est d’ailleurs une parole de Jésus.
Il est évident qu’il faut se mettre à la portée de tous.
Si la Parole du Christ risque de déplaire à certains… ce qui nous est demandé, c’est de chercher les mots qui pourront les convaincre :
“J’ai partagé la faiblesse des plus faibles pour gagner aussi les faibles. Je me suis fait tout à tous pour en sauver à tout prix quelques uns.”
Il faut éviter à tout prix d’être agressif ou provocateur… mais cette délicatesse ne doit pas être au détriment de la fidélité à l’Evangile !
On est tous concernés… parce qu’on a été confirmés.
La grâce de la confirmation, c’est un don de l’Esprit… qui nous garantit la force nécessaire pour dire notre foi et pour la montrer… ne pas avoir honte de notre foi et de notre appartenance au Christ.
Jésus disait : “Que votre lumière brille devant les hommes !”
Allumer une lampe à huile pour la mettre sous le lit, ou sous un couvercle, c’est absurde… et en plus c’est dangereux !
Autrement dit : avoir la foi et la cacher, cela n’a aucun sens !
Un Carême où on aurait moins peur de se laisser identifier comme chrétien… ça serait un bon Carême… où chaque jour on trouverait une occasion de laisser deviner notre appartenance au Christ… pas avec lourdeur et maladresse… mais discrètement et intelligemment… ça serait un bon Carême.
Alors, il y a une recette simple : chaque matin vous partez en disant : “Seigneur, donne moi, aujourd’hui, une occasion de montrer ma foi.”
Et là, vous aurez des surprises !
Publié le 2015-02-08