L'enterrement du grain de blé

5ème dimanche de Carême de l'année B

Lettre aux hébreux : Jésus était le Fils de Dieu… mais le Fils de Dieu s’est vraiment fait homme… et cet homme-là avait vraiment peur de la souffrance… et il avait peur de la mort :
“Le Christ… avec un grand cri et des larmes, a prié Dieu et l’a supplié.
Il savait que Dieu pouvait le sauver de la mort.
Il s’est soumis à Dieu complètement, et Dieu l’a écouté.”

Le Fils de Dieu a vraiment été un homme… et cet homme-là, comme tout homme, a eu peur de la souffrance… mais il a accepté de donner sa vie pour nous… il a été obéissant jusqu’à donner sa vie.
C’est ce que dit la lettre aux hébreux :
“Il était le Fils de Dieu, et pourtant, il a appris l’obéissance par les souffrances de sa passion;
Et ainsi… il est devenu, pour tous ceux qui lui obéissent, la cause du salut éternel.”

Jésus a donné sa vie par amour… tout l’Evangile nous le dit : “Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.”
Jésus n’a pas fait semblant de souffrir… il a vraiment souffert… et il a vraiment connu l’angoisse… et c’est justement de cette façon qu’il nous fait comprendre à quel point il nous aime.

Évangile de Saint Jean :
«En vérité, en vérité, je vous le dis : Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul. Mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit.»

C’est une Parabole… concentrée en deux lignes !
Nous savons bien qu’un grain de blé tombé en terre ne meurt pas vraiment : il germe et se transforme… mais l’image de l’ “enterrement” du grain de blé est très suggestive.

On peut imaginer l’histoire du petit grain de blé racontée aux enfants :
Le petit grain de blé était bien au chaud, avec tous ses copains grains de blé; il était bien au sec dans un grenier, et un jour d’hiver on lui dit : “Maintenant, on va te sortir du grenier, et on va te jeter dans la terre. Tu seras tout seul sous la terre, sans tes copains, tu seras dans le froid et l’humidité, et au Printemps, tu seras méconnaissable… mais à la place il y aura une belle plante, avec des feuilles, des tiges et des épis portant une multitude de grains de blé !”
Si le grain de blé répond : “Non… non… pitié… je ne veux pas mourir”, il aura tout raté : il sera juste bon à faire de la farine !
Mais s’il dit : “D’accord, je veux bien donner ma vie”… là, il sera démultiplié : il deviendra des épis et des grains en quantité.

Que représente le grain de blé tombé dans la terre ?
Si Jésus nous raconte cette histoire, c’est pour nous annoncer sa Passion.
C’est pour nous dire qu’il est prêt à mourir comme le grain de blé… il est prêt à tout donner pour que nos péchés soient pardonnés… et pour que la multitude des hommes ait la vie éternelle.
Donc, le grain de blé, représente Jésus.

Mais, le grain de blé, c’est aussi chacun de nous : “le disciple n’est pas plus grand que son maître” : il doit marcher à sa suite.
Jésus a donné sa vie… et nous, on voudrait être ses disciples sans rien donner !… et sans renoncer à rien !

Il faut évidemment renoncer au mal… ce qui n’est pas simple… dans un monde qui a d’autres idées sur ce qui est bien ou mal et qui ne supporte pas que l’Église (et l’Évangile) condamne quoi que ce soit.
Pour les jeunes, c’est parfois difficile !… leurs copains leur disent : “T’es nul… c’est pas un péché… tu verras, c’est génial !”

Qu’est-ce qu’il faut donner ?… Il faut donner de l’amour !
Ce qui n’est pas toujours facile… Jésus a donné sa vie par amour… et nous aussi, il y a des jours où il est difficile d’aimer.

On ne peut pas se contenter d’aimer lorsque l’amour est un bonheur, et refuser d’aimer quand l’amour devient un don de soi : un tel amour serait une illusion sur toute la ligne.
Ceux qui ont des enfants le savent; et les couples dont l’amour a duré et grandi tout au long d’une vie le savent également : leur amour a été, à la fois, bonheur et don de soi.

“Celui qui aime sa vie la perd, celui qui se détache de sa vie en ce monde la garde pour la vie éternelle.” (Jn.12,25)
Jésus ne demande pas de haïr la vie, mais de haïr le mal qui est principe de mort.
Celui qui croit aimer la vie, alors qu’il fait le mal, détruit ce qui est, en lui, capacité de vie éternelle.

Le Nouveau Testament parle de «conversion» et il parle de «pénitence».
En grec, c’est le même mot “Métanoia”… On le traduit parfois par «conversion» et parfois par «pénitence».
Il est vrai que toute conversion est difficile, et, en ce sens, est une pénitence.
Mais il ne faut pas oublier que la conversion est d’abord un acte d’amour.
Ce qui plaît à Dieu, ce n’est pas la souffrance des hommes !
La vraie conversion, c’est d’abord de pratiquer les commandements, d’aimer son prochain et d’aimer Dieu, quel qu’en soit le prix.

Et celui qui est prêt à sacrifier tout ce qui fait obstacle à une telle conversion : qui est prêt à mourir comme le grain de blé, devient capable de porter des fruits de toutes sortes.
Fruits de sainteté, de partage, de disponibilité… et, de ce fait, ils sera vraiment un témoin et un apôtre.

«En vérité, en vérité, je vous le dis : Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul. Mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit.»

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