Devant les notables d’Israël et devant tout Jérusalem, les disciples de Jésus proclament leur foi :
« Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur »
Ils le reconnaissent comme un envoyé de Dieu.
Ils le reconnaissent également comme le Roi-Messie … comme le fils de David annoncé par les prophètes :
« Béni soit le règne qui vient : le règne de notre père David »
Ce jour-là, une foule de disciples accompagne Jésus.
Combien sont-ils ? Combien Jésus a-t-il de disciples ?
Quelques dizaines de milliers peut-être … principalement en Galilée … loin de Jérusalem et de ses complots … mais ce jour-là, beaucoup sont venus dans le Temple pour la fête de la Pâque.
Ils ne savent pas encore sur quels chemins Jésus va les conduire … ils ne savent pas exactement quel genre de Messie il est … et ils vont connaître bien des surprises.
Ils ne savent quelle sorte de Roi il est … mais en l’acclamant comme le Roi-Messie, ils disent vrai … bien plus qu’ils ne l’imaginent !
Et nous, qui partageons leur foi, nous pouvons nous joindre à leur chant.
Tout à l’heure on se demandait combien étaient les disciples au jour des Rameaux … mais avant d’évaluer le nombre des disciples, on peut se demander quelle sorte de disciples ils étaient !
Ce qu’on sait, c’est qu’ils avaient les opinions les plus diverses sur la personne et sur la mission de Jésus.
Ce jour là, ils lui font un triomphe … mais jusqu’où sont-ils prêts à marcher avec lui ?
Pratiquement aucun n’est prêt à accepter l’humiliation de Jésus … pour eux, un Messie humilié, c’est impensable !
Il y a des disciples peu instruits … qui sont excusables … mais même parmi les douze, qui est vraiment prêt ?
Ils croient être des disciples … et à leur façon, ils ont foi en Jésus … mais il y a toute une dimension de son message et de sa destinée qu’ils ne comprennent pas.
C’est aussi une dimension de leur destinée de disciples qu’ils ont du mal à comprendre.
Jésus avait dit : « Celui qui ne veut pas prendre sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple.»
Nous aussi, nous marchons à la suite de Jésus depuis bien des années.
Aujourd’hui nous avons pris des rameaux qui sont le signe de notre foi.
Nous voulons montrer que nous reconnaissons en lui le Messie et l’envoyé de Dieu … mais quel Messie sommes-nous disposés à accueillir ?
Quelle sorte de disciple sommes-nous vraiment ?
Nous arrivons à la fin du Carême … on peut se demander si ce temps a été un temps de plus grande disponibilité envers les autres … un temps de rencontre de Dieu … un temps de purification pour écarter ce qui fait obstacle à cette disponibilité et à cette rencontre de Dieu ? … Sommes-nous prêts à vivre la semaine qui vient comme une Semaine Sainte ?
En venant à Jérusalem pour la Pâque, Jésus sait ce qu’il risque… mais il a fait un choix… il sait que le sacrifice qui sera le sommet de sa destinée est proche, et il nous invite à marcher avec lui sur le chemin qui conduit à la croix.
Toute la vie chrétienne n’est pas une croix … il nous dit : « Mon joug est doux et mon fardeau léger.»
Il ne veut pas nous écraser … et il s’engage à être proche de nous… à être plus proche que jamais dans les jours d’épreuve.
Mais ce qu’il nous dit aujourd’hui, c’est que notre vie chrétienne et notre fidélité à l’Evangile comportent des aspects qui sont exigeants, et qu’on ne peut pas les refuser… si on les refuse, on n’est plus son disciple.
Nous devons le suivre jusque-là… jusque sur la croix… et si nous acceptons de le suivre, nous découvrons qu’il nous conduit là pour nous libérer : il nous libère de l’esclavage du péché.
Il nous dit : «Je suis venu pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance.» (Jn. 10, 10)
Lui, le Fils de Dieu, nous supplie de ne pas nous détruire … et pour cela il est prêt à faire tout ce qui pourra fléchir notre coeur … il est prêt à s’abaisser autant qu’il le faut : «Lui qui était de condition divine … il n’a pas voulu être traité comme Dieu.»
Il a d’abord été artisan … au service de son village … et si on regarde l’histoire de sa vie, on voit qu’il s’est comporté en serviteur bien plus qu’en maître.
La Passion vers laquelle il marche est l’aboutissement de ce qu’il a été chaque jour de sa vie terrestre … Saint Paul nous dit : «Il se dépouilla lui même, prenant la condition de serviteur.»
Même son entrée triomphale à Jérusalem a été un triomphe bien modeste !
Lui qui possédait éternellement la gloire de Dieu … «il est devenu semblable aux hommes … et il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix.»
Par son humanité … par toute sa vie … par sa Passion et par sa Résurrection … il a voulu être, comme l’écrit Saint Paul, le premier né d’une multitude de frères.
Il a donné tout ce qu’un frère pouvait donner … pour qu’avec lui nous soyons fils de Dieu.
Publié le 2015-03-28