L’Eucharistie, rencontre du Christ

20ème dimanche du temps ordinaire de l'année B

Message déjà entendu ces derniers dimanches… un peu répétitif.
Dans la Bible, il n’y a pas de superlatif : si un message est capital, on répète… jusqu’à 6 fois pour la prière de demande : “Demandez et vous recevrez; cherchez, vous trouverez; frappez, on vous ouvrira… qui demande reçoit, qui cherche trouve, à qui frappe on ouvrira.”
On répète à l’endroit et à l’envers : “un bon arbre donne de bons fruits… un mauvais arbre donne de mauvais fruits…”

Jean développe pendant tout un chapitre le message de Jésus relatif à l’Eucharistie… répétition qui exprime l’importance de ce Sacrement.

Qu’est-ce qui est le plus important dans l’Eucharistie ?
La présence réelle du Christ : le fait que le pain devient corps du Christ… évidemment important… et l’Église a toujours reconnu et vénéré la présence du Christ dans l’Eucharistie.
Mais le plus important, c’est que l’homme devienne corps du Christ : “Puisqu’il y a un seul pain, nous sommes tous un seul corps.”
Ceux qu’on appelle les Pères de l’Église… comme les conciles ont bien vu que c’est l’essentiel de l’Eucharistie… la chose importante… la raison d’être du Sacrement.
L’Eglise est le “corps” du Christ… et l’Église, c’est nous !
Si Jésus nous a donné l’Eucharistie, c’est pour que nous soyons un seul corps avec lui… pour que nous soyons fils de Dieu avec lui.

Un Sacrement est une action du Christ… qui nous pardonne… qui nous sanctifie… qui nous recrée, dans l’Eucharistie, pour nous unir à lui :
“Celui qui mange mon corps et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui.”
On peut dire que les Sacrements font l’Eglise.

Nous avons la chance extraordinaire de connaître le projet de Dieu… ce à quoi il nous destine et les moyens d’y parvenir… la fidélité à l’Evangile … l’amour fraternel… mais aussi les Sacrements.

Du temps de Saint Augustin… au IVe siècle… parmi ceux qui demandaient le Baptême… certains ne voulaient pas être baptisés par un diacre… éventuellement par un prêtre… mais de préférence par un évêque… et si possible par un archevêque.

Saint Augustin leur disait : “Quelle importance !”… quel que soit l’homme qui est le ministre du Sacrement, en fait, c’est le Christ qui baptise !
Dans un Sacrement, c’est lui qui est présent et qui est agissant.

On dit parfois qu’un Sacrement est un signe efficace !
Mais du coup, on doit on préciser que ce n’est pas un simple signe… il comporte une grâce de Dieu… un don de Dieu… il est efficace… c’est ce qui ressort des Évangiles : “Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé… Quand vous pardonnerez les péchés, ils seront pardonnés… Celui qui mange ce pain vivra éternellement.”

Un Sacrement est efficace… mais, dire qu’un Sacrement est un signe efficace… c’est une formule un peu inadéquate… ce n’est pas le signe qui est efficace, c’est le Christ.
Avec Saint Augustin, il faut dire que c’est le Christ qui baptise… c’est lui qui pardonne… c’est lui qui aujourd’hui, dans cette Eucharistie, nous donne son corps.

On peut dire qu’un Sacrement est une rencontre du Christ… non pas une rencontre où il ne se passe rien… mais une action du Christ dans notre vie… une action qui est manifestée ou qui est garantie par les paroles et par les gestes de celui qui célèbre le Sacrement.
Celui qui a été plongé dans l’eau du Baptême sait qu’il a été plongé dans l’Esprit Saint pour être fils de Dieu… celui qui a reçu l’absolution sait qu’il est pardonné.

Vous penserez peut-être que Dieu peut agir en dehors des Sacrements.
C’est vrai… Dieu fait ce qu’il veut… et son amour n’est pas limité à son Église et aux Sacrements de son Église.
Saint Paul explique (Rom. 2 & 3) qu’il pardonne et qu’il sauve ceux qui agissent selon leur conscience.

Imaginez un bouddhiste au fin fond des Indes qui est allé à la ville voisine… et a vendu sa chèvre deux fois plus cher que prévu… sur le chemin du retour il passe dans un quartier mal famé… et il fait une grosse bêtise qui lui coûte la moitié de son argent… mais il se dit que sa femme n’y verra rien.
Sur la route du retour il regrette son péché… il pense au sari qu’il aurait pu offrir à sa femme… il regrette d’avoir manqué d’amour… On peut supposer que Dieu, qui aime pardonner, lui pardonne son péché.
Mais lui, dans toute sa vie terrestre, ne le saura jamais.

Par contre, celui qui reçoit le Sacrement du Pardon sait qu’il est pardonné… il peut répondre à la tendresse de Dieu… ce n’est plus un amour à sens unique… mais une relation de personne à personne.
Si Dieu nous a donné les Sacrements, c’est parce qu’il nous traite comme des personnes… et qu’il attend de nous un amour qui réponde à son amour.

Il ne veut pas que les hommes restent distants… il veut les faire entrer dans son intimité : “Celui qui mange mon corps et qui boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui.”
On dit parfois qu’Eucharistie veut dire «action de grâces»… ce Sacrement, plus que tout autre, devrait nous faire déborder de gratitude.

Notez d’ailleurs, qu’ayant institué l’Eucharistie, Jésus ajoute : «Faites ceci»… faites-le… soyez pratiquants.
Il ne nous a pas seulement donné l’Eucharistie pour qu’on y croie, mais pour qu’on la pratique et qu’on s’en nourrisse.
C’est le sommet de la vie de l’Église… parce que c’est le Sacrement par excellence de la rencontre du Christ.

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