On vient de lire le passage le plus solennel de tous les Évangiles : «L’an quinze du règne de l’empereur Tibère… sous Ponce Pilate en Judée, Hérode en Galilée, Philippe au pays d’Iturée et de Trachonitide, Lysanias en Abilène, sous le pontificat d’Anne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, fils de Zacharie.»
On ne connaît pas l’année de la naissance de Jésus… mais on sait quand il a quitté son village de Nazareth pour aller annoncer l’Évangile.
On peut dater le début de sa mission par rapport à ces personnages qui ont fait l’histoire… c’est en l’an 28… quand il a reçu le baptême de Jean Baptiste.
Cette année-là, il fait son entrée dans l’histoire, et il deviendra pour les chrétiens, et pour une partie du monde, le centre de l’histoire… et maintenant, la vie de tous ces personnages est datée par rapport à lui !
Cette année-là, «la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean Baptiste»… et quelle est la chose si importante que Dieu lui demande ?
Il lui demande de baptiser… de donner un baptême de conversion.
Le gens se plongeaient dans le Jourdain en reconnaissant leurs péchés.
Si les hommes ne veulent pas demander pardon, Dieu ne peut pas leur pardonner… En fait, Dieu n’a qu’une envie : c’est de pardonner, mais il ne peut le faire que si on lui ouvre son coeur… si on lui dit : «Seigneur, j’ai besoin de ton pardon.»
Jésus est le Sauveur du monde… celui qui vient nous dire la tendresse de Dieu… mais si les hommes disent : «Nous, on n’a pas besoin d’un Sauveur… on n’a pas besoin du pardon de Dieu… nous, on est très bien comme ça… on n’a pas besoin de sa miséricorde !»
Alors, ils ne seront pas prêts à accueillir le Fils de Dieu… ils n’auront pas besoin de lui.
Vous comprenez pourquoi Dieu a envoyé Jean Baptiste : pour que, dès le premier jour, les gens comprennent que Jésus est le Sauveur.
Tout le monde admirait Jean Baptiste : sa sainteté était extraordinaire… il attirait des foules… mais lui ne pensait qu’à s’effacer derrière Jésus… il disait : «Moi, je ne suis rien… moi, je vous baptise avec de l’eau… mais lui, le Sauveur, vous baptisera avec l’Esprit Saint.»
Vous savez que le mot «baptiser» veut dire plonger… plonger dans l’eau.
Les gens se plongeaient dans l’eau en disant : «Oui, Seigneur, j’ai besoin de ton pardon.»
Le baptême de Jean, ce n’était pas encore le Sacrement de Baptême… c’était une prière pour demander pardon.
Le Sacrement du Baptême, c’est beaucoup mieux qu’une prière pour demander pardon… c’est Dieu qui vient à notre rencontre… et qui répond à notre prière… il nous dit : «Je te pardonne tous tes péchés».
En fait, avec Jésus et son Église, il y a quatre Sacrements qui pardonnent les péchés : le Baptême, la Réconciliation, et l’Onction des malades… et pour les petites fautes, pas trop graves, il y a l’Eucharistie… c’est pourquoi on commence toujours la Messe par une prière de pardon.
Jésus disait à ses Apôtres : «Quand vous pardonnerez les péchés, ils seront pardonnés»… c’est pourquoi, depuis 2000 ans, les évêques et les prêtres, qui sont les successeurs des Apôtres, pardonnent les péchés.
En fait, ce n’est pas eux qui pardonnent… c’est le Christ !
Mais si Jésus a fait les Sacrements, c’est pour que les hommes soient sûrs d’être pardonnés.
On rencontre des gens qui pensent ne pas avoir besoin du Sacrement pour demander pardon… ils disent qu’ils savent que Dieu leur pardonne !
C’est ce qu’ils disent… mais, en fait, ils n’en sont pas très sûrs !
Parfois, ils ont le moral… ils se sentent pardonnés… mais parfois ils dépriment un peu, et ils ne sont plus si confiants !
Ce qui est extraordinaire, avec le Sacrement du Pardon, c’est que Dieu nous invite à tourner la page… On sait qu’on est pardonné… et tout ce qu’il nous reste à faire, c’est de le remercier de son pardon.
Il a des péchés qui sont un peu lourds… on ne peut pas les oublier… mais quand ils nous reviennent à l’esprit, ce que Dieu nous demande, c’est de le remercier pour sa tendresse et pour son pardon.
Avec le pardon de l’Église, la page est tournée… on sait qu’on est pardonné… on est en paix avec Dieu… on est en confiance.
Saint Paul écrivait aux chrétiens de Thessalonique : «Frères… restez toujours joyeux. Priez sans cesse. En toute situation soyez dans l’action de grâces. C’est ce que Dieu attend de vous.» (I Th 5, 16-18)
Dieu ne veut pas que ses enfants aient peur de lui… c’est pour cela qu’il nous a donné les Sacrements… pour que nous soyons vraiment ses enfants.
Dieu aime pardonner… c’est Jésus qui nous le dit, dans la parabole de la brebis perdue : quand un seul pécheur demande pardon, c’est une «joie dans le Ciel» (Luc 15, 7)… le bonheur de Dieu, c’est de pardonner.
Publié le 2015-12-05