Qui est le Christ ? Qui est mon prochain ?

15ème dimanche du temps ordinaire de l'année C

Lettre aux Colossiens… réponse à la question : qui est le Christ ?
Révélation du mystère de sa personnalité divine.

Évangile… réponse à la question : Qui est mon prochain ?
Révélation du commandement nouveau qu’il veut nous donner.

Lui, le Fils, écrit St Paul, est le premier-né par rapport à toute créature…
Il est une personne divine : il existait avant l’univers.
Il n’est pas seulement le premier né de tout ce qui existe… avec le Père, il est créateur du monde :
“car c’est en lui que tout a été créé dans les cieux et sur la terre… tout est créé par lui et pour lui.”

Et Saint Paul ajoute :
“Il est avant tous les êtres, et tout subsiste en lui.”
“Tout subsiste en lui”… ce qui veut dire que la création du monde n’est pas un événement du passé… mais que Dieu… que le Fils de Dieu… est créateur maintenant… il nous tient dans l’existence !

Si le Christ une personne divine, on comprend pourquoi il a le pouvoir de nous sauver : “Dieu a voulu tout réconcilier par lui (le Christ) et pour lui, sur la terre et dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix.”
Tout être qui est sauvé, est sauvé par lui.

Et il ne nous sauve pas comme des étrangers… être sauvé, c’est devenir proche de lui… c’est devenir un seul corps avec lui :
“Il est aussi la tête du corps, c’est-à-dire de l’Eglise.” Et l’Église, c’est nous.

Il y a là tout le mystère du Christ… tel qu’on le retrouve dans le Credo et que nous professerons tout à l’heure.

Saint Paul nous ayant dit qui est le Christ… l’Évangile veut nous apprendre à aimer comme lui.
Dans cet Évangile, un docteur de la Loi pose cette question : “Qui est mon prochain ?”

Ce docteur juif connaît la Loi de Moïse, et il sait qu’il faut aimer son prochain comme soi-même (Lévitique 19,18)… mais il pense qu’il existe des catégories de personnes (les étrangers, les ennemis, les inconnus) qui ne peuvent pas être considérés comme des “prochains” !
Il faut aimer son prochain… puisque Dieu le dit… mais pas ces gens-là, puisqu’ils ne sont pas des “prochains” !
On peut leur dire : “J’aime mon prochain comme moi-même… mais toi, je ne t’aime pas, parce que tu n’es pas mon prochain !”

Le raisonnement est surprenant… on n’oserait plus dire les choses de cette façon… mais en fait, on se comporte un peu comme ça !
Pour nous aussi, il y a des catégories de gens qu’on laisse de côté… on ne se pose même pas la question de savoir s’il faut les aimer ou pas !
Le raisonnement du Docteur de la Loi est surprenant… mais lui, en tout cas a le mérite de se poser la question !

Alors, que fait Jésus ?… il lui raconte une histoire.
C’est l’histoire d’un homme qui aurait toutes les raisons de passer son chemin. Il trouve un Juif blessé et mourant au bord de la route… mais il n’a pas de raison de s’arrêter, parce que lui, il est Samaritain.
Les Samaritains sont une race méprisée par les Juifs.
Il sait bien que s’ils avaient été tous les deux en bonne santé, cet homme ne l’aurait pas salué en passant… il ne l’aurait même pas regardé.
Quand notre Samaritain se promène dans Jérusalem, il a l’impression d’être transparent… personne ne le regarde… tout le monde le méprise.
Ce jour-là, il n’a donc aucune raison de s’arrêter… et le docteur de la Loi à qui Jésus raconte cette histoire en est bien conscient.

Nous croisons du matin au soir des tas de gens qui nous sont indifférents… comme s’ils étaient transparents… et je ne parle pas de ceux qu’on croise par hasard et qu’on ne reverra jamais… mais de voisins ou de personnes que nous croisons souvent… et dont nous voulons qu’ils restent des étrangers !

Que fait le Samaritain avec cet homme qui n’avait aucune des caractéristiques d’un prochain acceptable ?
Il le soigne, le met sur son âne… et du coup, il se retrouve à pied… il prend du retard… il prend des risques dans une région étrangère et infestée de brigands… il l’installe dans une auberge… il paye d’avance l’aubergiste… et il promet de revenir payer si cela ne suffit pas.

On se dit que Jésus en rajoute au delà du vraisemblable !
En fait, non ! Il nous explique ce qu’est notre prochain : c’est celui que Dieu met sur notre route… et qui a besoin d’être soigné et aimé.
Il nous explique qu’on ne choisit pas son prochain… c’est Dieu qui le choisit, et Dieu a une imagination sans bornes, pour mettre sur notre route des prochains pas possibles !

Le Samaritain ne s’est pas arrêté parce que le Juif était un ami, mais parce qu’il était blessé. Il n’avait pas de raison de s’arrêter autre que celle-ci : “Cet homme, sur ma route, a besoin de moi.”

Mes plus proches prochains, c’est mon entourage… il est normal de les aimer. Mais Dieu me demande aussi d’aimer ceux qui ont simplement besoin d’être aimés.
Comment les choisir ?… ils sont si nombreux !
En fait, on ne choisit pas ! C’est Dieu qui les met sur mon chemin !
On ne les aime pas parce qu’ils répondent à un critère, mais parce qu’ils sont là… comme un Juif sur le chemin d’un Samaritain.

Si vous avez un peu envie de vous laisser remettre en question par cet Évangile, vous pouvez faire une chose.
Vous pouvez faire une liste de ceux que Dieu a mis sur votre chemin.
Il y aura d’abord vos parents… conjoints… enfants… ensuite vos voisins… vos collègues de travail… et quelques autres… à chacun de voir.

Et on peut faire cette prière : «Seigneur apprends moi à voir… et à reconnaître mon prochain… aide-moi à ressembler au Samaritain qui aimait d’une façon si déraisonnable.»

“Qui est mon prochain… qui sont mes prochains ?”
Ce sont mes proches… tous ceux que Dieu ou les circonstances de la vie ont rendu proches.
Ce que Jésus nous demande dans cette parabole, c’est de ne pas les sélectionner.

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