Dieu est amour

Frères et sœurs, on voit dans l’Évangile que les Pharisiens et les docteurs de la Loi, qui étaient des Juifs très fervents, trouvaient suspect le comportement de Jésus.
“Comme il était à table, il arriva que beaucoup de collecteurs d’impôts et de pécheurs étaient venus prendre place avec Jésus et ses disciples.
Voyant cela, les Pharisiens disaient à ses disciples : «Pourquoi votre maître mange-t-il avec les collecteurs d’impôts et les pécheurs ? »
Mais Jésus, qui avait entendu, déclara : «Ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin de médecin, mais les malades… Je suis venu appeler non pas des justes, mais des pécheurs».” (Mt. 9,10-13)

Si nous voulons découvrir le secret des sentiments de Dieu à l’égard des hommes, il suffit de regarder le comportement de Jésus dans l’Évangile. L’Évangile, ce n’est pas que des paroles… c’est la présence du Fils unique de Dieu dans notre monde… et chaque détail de son comportement nous dit quelque chose de Dieu.

Dans ce passage de l’Évangile, on voit qu’il aime les hommes tels qu’ils sont… sans attendre qu’ils soient parfaits… parce que s’il aimait les hommes, à condition qu’ils soient parfaits, il n’aimerait personne !
L’amour de Dieu ressemble à celui d’un père ou d’une mère. On n’aime pas ses enfants à certaines conditions… on les aime comme ils sont.
L’amour d’un père ou d’une mère est un amour inconditionnel.
Ainsi, Dieu nous aime d’un amour intense, tels que nous sommes, maintenant.

Mais cela ne veut pas dire que nos péchés le laissent indifférent !
Personne ne connaît mieux les défauts d’un enfant que ses parents… et pourtant personne ne l’aime d’un amour aussi inconditionnel… mais, en même temps, personne ne désire autant qu’il guérisse de ses défauts !
Plus un enfant a de défauts, plus il lui est difficile de répondre à l’amour dont il est aimé.
Quelle plus grande souffrance pour des parents que d’être ignoré de ce qu’ils aiment le plus au monde ?

On peut donc comprendre que Dieu nous aime comme personne ne nous aime… et, en même temps, qu’il nous supplie de nous laisser pardonner.
Pour cela, le Fils de Dieu a fait tout ce qui pouvait toucher nos cœurs.
Tout d’abord, il s’est fait homme… ce qui n’était pas un cadeau ! C’est un cadeau pour nous… mais pour lui c’est un pur acte d’amour !
Et, s’étant fait homme, il a fait tout ce qu’un homme pouvait faire pour ébranler notre indifférence.

Saint Paul écrit aux Corinthiens : “Par nous, c’est Dieu lui-même qui, en fait, vous adresse un appel. Au nom du Christ, nous vous en supplions : laissez-vous réconcilier avec Dieu.” (II.Cor. 5,20)

On peut dire que le Fils de Dieu se met à genoux devant les hommes pour les supplier de se laisser réconcilier et de se laisser aimer.
En fait, il fait bien plus que se mettre à genoux : il donne sa vie sur la croix.
Ce qui veut dire, de toute évidence, qu’il n’est pas indifférent à nos péchés, parce que le péché, sous toutes ses formes, est ce qui nous empêche de répondre à son amour.

Saint Jean résume tout cela en disant : Dieu est amour. “Celui qui n’aime pas n’a pas découvert Dieu, puisque Dieu est amour.” (I.Jn. 4,8)
Parmi vos proches, il y a sûrement des gens à qui vous aimeriez faire un cadeau de temps en temps… mais vous ne savez pas quoi leur offrir… parce vous avez l’impression qu’ils ont déjà tout !
Avec Dieu, c’est encore pire… il est le Créateur du monde… on ne voit pas ce qu’on pourrait lui donner qui ne soit pas déjà à lui !

Le prophète Isaïe l’avait bien compris, huit siècles avant Jésus.
A cette époque, quand ils voulaient être généreux avec Dieu, les gens lui offraient un mouton… ou même un bœuf entier !
Réponse : “Que me font vos sacrifices, dit le Seigneur ? Les holocaustes de béliers et la graisse des veaux, me dégoûtent. Le sang des taureaux, des agneaux et des boucs, je n’en veux plus… Arrêtez d’apporter des offrandes vides : la fumée, je l’ai en horreur !” (Is. 1,11-13) Des vieux parents à qui on envoie des cadeaux, mais qu’on ne visite pas… il n’y a rien de plus sinistre.
Pour Dieu, c’est pareil… le seul cadeau qui compte à ses yeux, c’est notre amour… c’est le grand commandement… la chose qu’il nous demande avant tout :
“Un docteur de la Loi lui demanda pour le tester : Maître, quel est le grand commandement dans la Loi ?
Jésus lui dit : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est là le grand, le premier commandement. Un second en est inséparable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Ces deux commandements contiennent toute la Loi et les Prophètes.” (Mt. 22,35-40)

Que le Seigneur vous bénisse et vous comble de sa tendresse,

JCP

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