L’accueil - 2

Frères et sœurs, nous avons terminé, la dernière fois, sur cette parole du Seigneur : «Celui qui accueille en mon nom un enfant comme celui-là, c’est moi qu’il accueille.» (Mt 18,5)
Jésus nous met en garde contre la condescendance.
On a le sentiment de se pencher vers un plus petit… et celui qu’on accueille est plus grand que tout.
On veut accueillir quelqu’un qui a besoin de nous… ce qui est d’ailleurs un bon sentiment … et on découvre un trésor qui nous enrichit bien au delà de ce qu’on voudrait donner… c’est le Christ qu’on accueille !

Vous connaissez le passage où Jésus donne le même message, en mettant des petits à la place des enfants :
“En vérité, je vous le déclare, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits, qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait !” (Mt 25,40)

Eh bien, la grâce des cellules, c’est d’accueillir ceux qui sont plus pauvres, sous tel ou tel rapport… et de découvrir que ce sont eux, précisément, qui vont nous enrichir… parce qu’ils vont nous faire progresser dans la rencontre du Christ.
Accueillir un enfant, c’est une façon d’acquérir, soi-même, un cœur d’enfant… accueillir ceux qui sont dépendants et que Jésus appelle ses frères, c’est acquérir soi-même un cœur de pauvre… voilà la conversion qui nous est demandée… et qui nous permettra d’être missionnaires.

Il nous sera donc demandé d’accueillir des personnes éloignées de la pratique des Sacrements… ce sera un accueil fait de patience. Peut-être leur faudra-t-il des mois pour découvrir le trésor… caché dans la vie sacramentelle… ce trésor caché qui est la rencontre du Christ.
Certains seront éloignés de la foi… certains ne seront pas baptisés.
Les cellules sont le lieu d’accueil idéal… qu’une grande paroisse ne peut pas leur offrir si elle ne comporte pas de telles communautés de base fraternelles et ferventes.

Nous accueillerons des gens dont le mode de vie sera éloigné, sur certains points, de la morale de l’évangile… et il leur faudra peut-être un long parcours pour accepter l’enseignement de celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie.

Comme beaucoup de couples qui redécouvrent la foi en faisant l’éducation de leurs enfants, il arrive que des divorcés reviennent à la foi alors qu’ils se sont remariés et ont fondé une nouvelle famille… et qu’ils se retrouvent dans une situation impossible… parce qu’ils ne peuvent ni se séparer, ni participer à la vie sacramentelle.
Des couples divorcés et remariés peuvent trouver dans les cellules d’évangélisation, non seulement un lieu où l’Eglise les accueille… mais un lieu d’approfondissement de leur vie chrétienne.
Un approfondissement qui est une redécouverte de la prière… qui comporte une certaine réflexion sur sa foi… et un désir de se faire serviteur et de donner un témoignage.
Cet idéal de vie chrétienne… qui est, à la fois, un idéal missionnaire et un idéal de sainteté… est proposé à ces couples… et ils peuvent le vivre dans les cellules, aussi pleinement et aussi intensément que les autres membres de la communauté.

L’Eglise a toujours demandé aux couples remariés de rester fidèles à la prière… et elle leur demande d’élever leurs enfants dans la foi… ce qui est la première façon, pour eux, d’être missionnaires.
Certains d’entre eux donnent également un témoignage très fort de leur foi dans leur vie professionnelle, où ils sont reconnus comme chrétiens.

Dans la mesure où ils trouveront dans les cellules une communauté vraiment fraternelle et une aide pour vivre une plus grande fidélité à ce qui est leur vocation de croyants… il leur sera peut-être moins difficile d’accepter la privation des Sacrement de la Réconciliation et de l’Eucharistie.

Les remariés ne sont qu’un exemple de ceux que le Seigneur nous demande d’accueillir, comme lui-même accueillait les pauvres et les pécheurs.
On ne peut pas être missionnaire si on tient à l’écart ceux qui sont éloignés de l’évangile… et si l’on n’a pas, soi-même, conscience d’avoir été sauvé d’une façon totalement gratuite.

Que le Seigneur vous comble de son Esprit de miséricorde.

JCP

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