Le Symbole des Apôtres - 12

Frères et soeurs très chers, cette réflexion sur le Symbole de la foi, veut être une nourriture à la fois pour notre coeur et pour notre intelligence.
Ne croyez pas que l’intelligence de la foi soit inutile et que seul compte l’aspect pratique, moral ou spirituel, du message du Christ.
Il est certain que la foi sans l’amour n’est rien… mais l’amour de la vérité n’est pas un aspect secondaire de l’évangile.
Jésus dit à Pilate : “Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité.” (Jn. 18,37)… pour dire la vérité !
S’il existe une Parole de Dieu, qui est une vérité révélée, c’est que Dieu a jugé bon de s’adresser à notre intelligence.
Comment pourrions-nous vivre une relation d’amour avec les personnes divines sans les connaître ?

Un minimum de connaissance est également nécessaire si nous voulons, à notre tour, donner un témoignage.
C’est le premier des Pasteurs de l’église du Christ qui nous le dit : “Soyez toujours prêts à rendre compte de votre espérance auprès de ceux qui vous le demandent.” (Première lettre de Pierre 3,15)
Un tel savoir n’est donc pas uniquement un enrichissement personnel… il a un aspect pratique… il est indissociable de l’amour fraternel… parce qu’il est indispensable pour évangéliser.

Ce qui nous ramène aux paroles qui sont l’essentiel du “kérygme”, c’est-à-dire, de la prédication des Apôtres au lendemain de la résurrection :

… est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts,
Les premiers mots de ce chapitre : “il est descendu aux enfers” se rattachent au fait que “le Christ est mort pour nos péchés” (I. Cor 15,3).
La “descente aux enfers” signifie que le Christ est le Sauveur de tous les hommes… depuis l’origine du monde.
Il ne faut pas confondre “les enfers” avec ce que nous appelons “l’enfer” dans notre langage actuel, et que Jésus appelait la “Géhenne”.
La “Géhenne” ou “l’enfer” désigne la situation de ceux qui se sont endurcis dans le péché et qui refusent éternellement le pardon de Dieu.

Par contre, ce qu’on appelait “les enfers”, dans le langage des anciens, était le “séjour des morts” en général, qu’il s’agisse des bons ou des mauvais.
Il va de soi que ce n’est pas un lieu… dans lequel on descendrait… mais en disant que le Christ est “descendu aux enfers”, le Symbole nous révèle qu’il a donné sa vie… non pas seulement pour ses contemporains et ceux qui vivraient après lui… mais également pour ceux qui étaient dans le “séjour des morts”… et avaient vécu avant son Incarnation.
Le Fils de Dieu a donné sa vie pour le salut du monde, pour les hommes de tous les temps : passé, présent et futur. Il est l’unique Sauveur.

… le troisième jour…
Les anciens comptaient les jours à partir du coucher du soleil.
Jésus est mort le Vendredi soir, peu avant le coucher du soleil… et le dimanche matin avant l’aube, le tombeau était vide… ce qui fait un peu plus de 24 heures… mais l’usage était de compter chaque jour : le Vendredi, le Samedi et le Dimanche… dans notre langage actuel, nous ne dirions pas “le troisième jour”, mais “le surlendemain”.
Si ce détail chronologique fait partie du Credo, c’est parce qu’il comporte un enseignement sur la Résurrection :
Jésus n’est pas ressuscité à l’instant de sa mort… et cela nous interdit de confondre la Résurrection avec une simple survie de l’âme.

… est ressuscité des morts,
Le Christ est ressuscité… cet événement est le point de départ de l’église.
En voyant Jésus mourir sur la croix, tous les disciples ont cessé de croire en lui. Ensuite, pendant quarante jours, il va leur révéler, par ses apparitions et ses paroles, le mystère de sa résurrection.
Les disciples n’ont pas reconnu le ressuscité parce qu’ils le voyaient “avec les yeux de la foi”, comme l’ont écrit certains auteurs du siècle dernier !
En fait,ils n’avaient plus la foi… et c’est par ces rencontres avec le ressuscité, que, de nouveau, ils vont croire en lui.
Jésus n’a pas dit à Thomas : “parce que tu as cru, tu m’as vu” !
Il lui a dit : “Parce que tu m’as vu, tu as cru.” (Jn. 20,29)
Ainsi les premiers Apôtres n’ont pas seulement donné le témoignage de leur foi, mais ils ont témoigné de ce qu’ils ont vu et entendu.

JCP

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