Conversion de Saint Paul

Frères et sœurs, après la présentation de la personnalité de Paul, je vous propose un résumé de sa vie… parce que sa vie a été missionnaire.
On parle de la “conversion de Paul”… mais il faut préciser qu’il ne s’est pas converti d’une vie de péché à une vie sainte… il s’est converti du judaïsme à la foi en Jésus… et on peut supposer qu’à l’époque où il persécutait l’Église, il menait déjà une vie sainte.
Il est scandalisé par le discours du diacre Étienne, qui, dans une vision, contemple Jésus partageant la gloire de Dieu (Ac 7,56).
La foi nouvelle lui apparaît comme un grand danger pour le Judaïsme.
Paul n’a pas de sang sur les mains : il ne participe pas à la lapidation d’Étienne… mais il l’approuve… et à partir de ce moment, il poursuit partout les disciples : “Saul était de ceux qui approuvaient ce meurtre. En ce jour-là éclata contre l’Église de Jérusalem une violente persécution. En dehors des apôtres, tous se dispersèrent dans les contrées de la Judée et de la Samarie… Quant à Saul, il ravageait l’Église ; il pénétrait dans les maisons, en arrachait hommes et femmes et les jetait en prison.
Ceux donc qui avaient été dispersés allèrent de lieu en lieu, annonçant la bonne nouvelle de la Parole.” (Ac 8,1-3)
Une partie des disciples sont des Juifs “hellénistes” (ils viennent de la diaspora et parlent grec)… ils fuient alors la persécution et retournent vers leur Diaspora d’origine.  C’est ainsi que des communautés actives se créent en Syrie : à Damas et dans le port d’Antioche.
Saul, avec l’appui du Sanhédrin, décide de les poursuivre jusque-là.
Il traverse la Judée et la Galilée et s’approche de Damas… et là, il a le choc de sa vie. “Tombant à terre il entendit une voix qui lui disait : « Saül, Saül, pourquoi me persécutes-tu ? »” (Ac 9,4)
Connaissant la Bible il pense avoir affaire à un messager divin : un ange.
Il demande : « Qui es-tu Seigneur ? » Il s’attend à tout sauf à cette réponse : « Je suis Jésus de Nazareth que tu persécutes. » (Ac 22,8)
« Que dois-je faire Seigneur ? »… « Lève-toi, vas à Damas et on te dira ce que tu dois faire. » (Ac 22,10)
Sa mission, comme celle des douze, vient du Christ ressuscité. Il dira : « Ne suis-je pas Apôtre ? N’ai-je pas vu Jésus notre Seigneur ? » (1 Co 9,1)
Mais, être Apôtre, ce n’est pas être un marginal… et ce que Jésus lui demande, c’est d’entrer dans l’Église et de se soumettre aux règles.
Alors qu’il se manifeste à Paul dans sa gloire, on attendrait que le Seigneur lui fasse des révélations… en fait, il l’envoie à la paroisse voisine, chez un certain Ananie, pour se faire baptiser !
Noter la répétition : « Saül, Saül »… expression affectueuse habituelle à Jésus (« Marthe, Marthe » - Lc 10,41) c’est un détail qui ne s’invente pas !
« Pourquoi me persécutes-tu ? » : Question étonnante qui ne peut venir que de Celui qui disait : “Je suis la vigne et vous êtes les sarments.” (Jn 15,5)
Question qui restera au centre de toute la pensée de Paul.
Il comprendra que l’Église ne doit pas être considérée comme une communauté ou une réalité distincte du Christ lui-même.
Notre relation au Christ n’est pas une juxtaposition ni une cohabitation avec une personne plus ou moins étrangère. 
De même qu’un roi sans royaume ne serait plus un roi… on ne peut pas imaginer le Christ sans l’Église !
Si le Fils de Dieu s’est fait homme, ce n’est pas pour avoir une destinée indépendante et pour garder ses distances avec son Église.
Jésus avait dit : “Ceci est mon corps”, en donnant l’Eucharistie, parce que le mot “corps” est celui qu’on employait pour désigner la “personne”
Saint Paul dira que l’Église est le “Corps du Christ”, parce que notre communion avec lui est telle que nous devenons “fils de Dieu” avec lui et en lui… c’est une création nouvelle qui est l’œuvre de l’Esprit Saint.
Comme cela arrive pour certains convertis, son appel à l’apostolat a lieu en même temps que sa conversion.
Ananie a peur d’accueillir Paul, mais le Seigneur lui dit : “Cet homme est l’instrument que j’ai choisi pour faire parvenir mon nom auprès des nations païennes, auprès des rois et des fils d’Israël. Et moi je lui ferai découvrir tout ce qu’il lui faudra souffrir pour mon nom.” (Ac 9,15)
Paul est baptisé par Ananie… “et, sans attendre, il proclamait dans les synagogues que Jésus est le Fils de Dieu.” (Ac 9,20)
Étant “Rabbi” (ou “docteur de la Loi”) on lui donne la parole dans les Synagogues de Damas… après un moment de surprise, les Juifs décident de ne pas le laisser sortir vivant de la ville… et on le fait fuir en le descendant, du haut du rempart, dans une corbeille. (Ac 9,25)
Trois ans plus tard (vers 40), on se méfiera encore de lui, et Barnabé, un membre de l’Église de Jérusalem, devra le présenter à Pierre.
Dans la ville d’Antioche, la plus grande de Syrie (une ville presque aussi peuplée que Rome) l’Église se développe, et le nom de “chrétien” apparaît pour la première fois. Les conversions sont nombreuses également parmi les païens (non circoncis). Pour étudier ce phénomène nouveau, l’Église de Jérusalem envoie Barnabé à Antioche… voyant la situation, il les encourage, mais il est débordé… et il se souvient de Paul : il va le chercher à Tarse, et il le ramène pour l’aider dans cette mission nouvelle d’évangélisation des païens (vers 43).
On peut admirer le discernement inspiré de Barnabé, qui a été l’un des premiers à faire confiance à Paul… par cette initiative, il lui fournit l’occasion de mettre en œuvre son charisme d’Apôtre, et de devenir l’artisan principal de l’ouverture de l’Église aux nations païennes.
Sur le cœur d’apôtre de Paul, lisez : 1 Co 9,16-27.
Que le Seigneur vous guide et qu’il bénisse votre travail missionnaire.
JC.P.

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