Troisième voyage de Paul

Frères et sœurs, vous avez lu, dans les Actes, 18,23 à 21,16, le récit du troisième voyage missionnaire de Saint Paul (dans les années 53 à 58).
Paul quitte Antioche pour la dernière fois, probablement en 53, à la belle saison, quand les chemins sont praticables, avec Tite et Timothée.
Il traverse le pays des Galates, où il affermit les disciples, avant de se rendre à Éphèse, où il va rester de 54 à 57.
C’est la capitale de la province romaine d’ “Asie”… le temple d’Artémis est considéré comme une des sept merveilles du monde !
Paul est attendu par la colonie juive (Act. 18,19-21) et par Priscille et Aquila, chez qui, par la suite, une “Église” continuera de se réunir (I Cor. 16,19).
Une douzaine de personnes ont déjà été évangélisées par Apollos, un disciple de Jean Baptiste, qui ne connaissait pas le Baptême chrétien.
Cas exceptionnel, Paul est accueilli à la Synagogue pendant trois mois ! Mais quand la contradiction se durcit, il quitte le terrain stérile de la controverse et il s’installe dans une école pour évangéliser librement.
La magie était une spécialité d’Éphèse. Les livres de magie étaient des livres précieux, mais les chrétiens qui en avaient conservé décident de les brûler… pour une valeur de 50 000 pièces d’argent (un million d’euros).
En 56 Paul écrit la première lettre aux Corinthiens dont il reçoit toujours des nouvelles depuis qu’il a fondé cette Église, trois ans plus tôt.
Il écrit pour deux raisons : 1) Réprimer certains désordres (Ch. 1 à 6)
2) Répondre à des questions posées par les Corinthiens (Ch. 7 à 15).
1) Les désordres :  Ch. 1 à 6.
Divisions (1,10-14) : marqués par leurs habitudes démocratiques, les grecs créent des partis jusque dans l’Église. Paul leur rappelle que dans l’Église, il n’y a qu’un parti : celui du Christ !
L’incestueux (5,1-8) : un jeune homme a épousé la jeune veuve de son père (ce que condamne le Lévitique, 18,8)… Paul le prend très mal !
Les Procès entre chrétiens devant les juges païens (6,1-8). Comme Jésus (Mt 5,38-42), Paul estime qu’il vaudrait mieux renoncer à son droit (v.7).
La débauche (6,12-20) : c’est-à-dire les relations en dehors du mariage, tels que le concubinage ou la prostitution. Paul rappelle qu’un chrétien pratique la pureté : il est le temple du Saint Esprit.
2) Réponses aux questions des Corinthiens : Ch. 7 à 16.
Mariage et virginité (Ch.7) : A côté de chrétiens “libérés” qui tiennent la prostitution et la débauche pour des actes innocents (Ch. 6), d’autres, plus scrupuleux, s’interrogent sur la légitimité des relations conjugales.
Paul précise qu’on ne doit pas se refuser à son mari ou à sa femme, si ce n’est d’un commun accord et temporairement (7,3-5).
Il rappelle la doctrine du Seigneur sur l’indissolubilité du mariage (10-11).
En cas de mariage avec un non croyant, un chrétien évitera de rompre, mais si le non croyant s’en va, le chrétien est libre de se remarier (12-15).
Paul enseigne que le célibat est préférable au mariage (7,32) et il invite ses frères à renoncer, comme lui (et comme Jésus) au mariage (7,7-8).
Mais, celui qui n’a pas ce charisme (7,7), qu’il se marie (7,9 & 36-38) !
Les idolothytes (Ch. 8 à 10) : Dans les temples grecs, les animaux sacrifiés étaient vendus bon marché, mais pour les Juifs, ces viandes immolées aux idoles étaient impures… et le Concile de Jérusalem, pour éviter de choquer les judéo-chrétiens, avait demandé aux païens convertis de s’en abstenir. C’était la règle officielle, mais Paul est conscient que la chose en elle même est moralement indifférente, et à Corinthe où la plupart des convertis sont d’origine païenne, il ne donne qu’une seule règle : la charité… éviter de scandaliser.
Le voile des femmes (11, 2-16) : Les femmes grecques du Ier siècle sont très émancipées… à Corinthe, elles viennent tête nue aux assemblées liturgiques… Paul ne supporte pas leur petit air indépendant… il veut qu’elles se voilent… mais sur cette question de coutume, qui n’a rien à voir avec la morale, Paul n’a pas d’argument sérieux… à la fin, il s’énerve et refuse de discuter (11,16) !
L’Eucharistie (11,17-34) : En faisant ce récit du Jeudi Saint, qu’il écrit une vingtaine d’années avant la rédaction finale des Évangiles, Paul est conscient de transmettre la Tradition qui vient du Seigneur (11,23).
Les Corinthiens ont tendance à confondre le repas eucharistique avec les  beuveries en l’honneur du dieu Bacchus… Paul n’hésite pas à les réprimander et leur rappelle que l’Eucharistie est “le corps et le sang du Seigneur” (11,27), et qu’elle doit être reçue avec le plus grand respect.
Un peu plus haut, il avait désigné ce repas comme une “communion au corps du Christ” (10,16)… le terme de “communion” étant employé uniquement pour désigner la communion à un sacrifice… cela veut dire que l’Eucharistie est notre communion au sacrifice du Christ.
Il dit, dans ce même passage, un des plus importants sur l’Eucharistie, qu’en participant à ce même pain, nous devenons un seul Corps (10, 17).
En recevant le Corps du Christ, nous devenons Corps du Christ !
Les charismes (12,31 à 13,13) : Les corinthiens sont avides de charismes. Paul n’a rien contre, mais il rappelle que le charisme par excellence, le seul qui ne soit jamais suspect, c’est l’amour : le premier commandement. La foi elle-même, sans la charité, ne vaut rien (13,2 & 13,13).
Faut-il «parler en langues» ? (Ch.14) Il vaut mieux parler en grec !
La Résurrection (Ch.15) : La Résurrection de Jésus n’a de sens que comme prototype et révélation de notre destinée. S’il est ressuscité, c’est pour nous faire comprendre à quoi il nous destine : à une existence tout autre, qu’il ne faut pas imaginer sur le modèle de notre vie actuelle.
Rappelez-vous qu’il est bon de partir en vacances avec l’intention de donner une heure tous les matins au Seigneur, pour la Messe quotidienne ou pour un temps d’adoration dans la nature, selon les jours.
Que Dieu vous bénisse, qu’il fasse grandir en vous le désir de mettre en œuvre la grâce de votre Confirmation.
JC.P.

Retour aux archives