La résurrection finale et universelle

Comme on l’a dit dans les enseignements précédents, il ne faut pas confondre la vie de l’esprit séparé du corps et la résurrection.
La séparation de l’esprit et du corps est ce qu’on appelle la « mort » … la résurrection sera, au contraire, une plénitude de vie.
La mort est une attente de la résurrection qui nous est promise à la fin des temps … et non pas au terme de notre vie terrestre.
Le Nouveau Testament nous révèle qu’elle sera universelle.
En janvier 2007, on avait eu plusieurs enseignements sur la résurrection, et on avait précisé qu’au terme de son histoire, c’est l’humanité dans son ensemble qui ressuscitera.

On ne peut comprendre la résurrection que si on la rapproche des dogmes du péché originel et de l’assomption (qui est la résurrection de Marie).
Saint Paul dit que la mort est la conséquence du premier péché (Rom. 5,12). Que veut-il dire ? Que, sans le péché, notre vie charnelle ou animale aurait été immortelle ? Certainement pas ! Tout animal a un cycle vital qui passe par la naissance, la croissance et la mort.

Il veut dire que, sans le péché, le terme de notre vie animale aurait été, non pas une « mort », mais une entrée dans cette vie tout autre que l’on appelle « résurrection ». Au sens strict, cela n’aurait pas été une « résurrection » puisqu’elle n’aurait pas été précédée par une mort.
Comme saint Paul le dit aux Corinthiens, cela aurait été un passage de la vie actuelle à une vie “transformée”. (3)

Pour le distinguer de la « résurrection » au sens propre, ce passage à une vie tout autre peut être appelé une « assomption ».
C’était le projet de Dieu. Même s’il a été mis en échec dès l’origine, saint Paul laisse entendre que c’était son projet initial.
La vie des hommes aurait dû aboutir à une « assomption » … mais en raison du péché, elle passe par la mort avant d’aboutir à la résurrection.
C’est en ce sens que la mort est la conséquence du péché (Rom. 5,12).

On peut dire que la « mort » est un passage de la vie actuelle à une vie de l’esprit séparée du corps et de cet univers.
L’ « assomption » est un passage de la vie actuelle à la vie transformée, glorifiée ou transfigurée (I Cor. 15,51).
Ce projet originel ayant été mis en échec par le péché des hommes, Dieu, dans sa tendresse, les appelle, après le passage par la mort, à ressusciter et ainsi, à parvenir malgré tout à cette vie tout autre à laquelle il les destinait initialement.

L’Écriture ne confond pas la survie de l’esprit et la résurrection : Jésus est ressuscité, non pas après sa mort, mais le troisième jour.
En ce qui concerne les hommes, l’Évangile distingue « la vie éternelle » et la « résurrection » qui aura lieu « au dernier jour » :
« Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. » (Jean 6,54-56)
Quant au bon larron, Jésus lui dit : « Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23,43) … avant la résurrection.

Supposer que tout homme ressuscite à l’instant de sa mort (et donc nier l’existence séparée de l’esprit), c’est nier que la mort soit la conséquence du péché … c’est aussi nier la spécificité de la résurrection du Christ et de l’assomption de Marie.
Si tous les morts sont déjà ressuscités, la résurrection du Christ n’a plus rien de particulier et le dogme de l’assomption devient sans objet.

Le dogme de l’assomption de Marie signifie que, sans attendre la résurrection finale, elle est déjà entrée dans la vie ressuscitée, ce qui est un privilège qui la distingue du sort commun.
Ce privilège trouve son explication dans le dogme de l’immaculée conception. Marie, étant préservée de tout péché, n’était pas supposée passer par la mort, mais accomplir le projet de Dieu originel en passant de la vie charnelle à cette vie « transformée ».
Son « assomption » fait exception au sort commun, mais elle n’est pas une anomalie. Elle est, au contraire, la seule femme « normale » dans la mesure où elle accomplit le projet de Dieu originel.

Mais il va de soi que l’immaculée conception concerne avant tout le Christ. C’est pourquoi sa mort constitue une anomalie. S’il a voulu passer par la mort malgré son absence de péché, c’est par amour, et pour nous guérir des blessures du péché. Et c’est avant tout dans l’Eucharistie, qui est notre communion à son sacrifice, qu’il nous donne cette guérison.

Frères et sœurs, que le Seigneur vous bénisse, lui dont les blessures vous apportent la guérison (I Pierre 2,24).

JCP

Note 3 :
Paul écrit : « Je vais vous faire connaître un mystère (une révélation) : nous ne mourrons pas tous, mais tous, nous serons transformés. » (I Cor. 15,51)
Paul envisage l’hypothèse où il y aurait des survivants au jour de la résurrection finale. Ceux-là, suppose-t-il, ne mourront pas  … ils ne ressusciteront donc pas non plus … mais ils seront “transformés”.
Quelle que soit la valeur de cette hypothèse, il veut dire par là que la vie ressuscitée n’est pas la continuation de la vie actuelle, mais une vie tout autre … qui suppose une transformation radicale.

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