Le processus d'évangélisation - 3

L’évangélisation à laquelle le Seigneur Jésus nous appelle n’est pas une activité dissociée de la prière, c’est-à-dire de l’amour.
On évangélise par amour… et cette action elle-même se fonde sur l’amour du Christ… sur la rencontre du Christ dans la prière.
Le temps d’adoration auquel nous nous sommes engagés, comme les autres formes de prière qui sont la respiration quotidienne de notre vie de disciples, sont le fondement dont l’évangélisation ne peut se passer à aucun moment de son parcours.
Voici ce qui est écrit, dans le “bref aperçu” du “processus d’évangélisation” qui est à la page 16 du manuel de formation :
“Si l’on devait faire un choix, et définir la composante la plus importante de cette “méthode”, celle qui résume tout le processus d’évangélisation, on devrait dire que c’est la prière. Elle est le point de départ de toute évangélisation et elle doit l’accompagner pas à pas pour que cette dernière puisse être réellement efficace et surnaturelle.”
La prière est évidemment indissociable de l’Écriture sainte.
Que ce soit pendant l’adoration eucharistique ou à un autre moment, rien ne peut nourrir votre prière comme la Parole de Dieu.
Il n’est pas nécessaire de lire beaucoup… il arrivera qu’une seule parole de Jésus ou une phrase de saint Paul inspire votre méditation pendant une heure… ou même pendant plusieurs semaines de suite.
Ce même passage du manuel distingue ensuite six “niveaux” du “processus d’évangélisation”.
Ce ne sont pas des étapes qu’on franchirait, mais, tout comme la prière, ce sont des dimensions permanentes de la Mission.
La première est une volonté de se faire serviteur.
Rien ne peut nous libérer des rancunes ou des ambitions qui peuvent gâcher une vie, comme la volonté sincère de servir avec amour.
Une telle volonté a le pouvoir de faire de nous des êtres libres… elle nous établit dans la paix en faisant l’unité de notre vie.
À partir de ce moment nous devenons vraiment porteurs de l’Évangile… parce que nous n’évangélisons plus seulement avec ce que nous disons, mais avec ce que nous sommes :
“La confiance ne peut naître dans le cœur de nos frères que si nous leur donnons un amour désintéressé, ce qui suppose un cœur totalement disposé à servir. Avant d’écouter ce que nous avons à dire ils ont besoin de se rendre compte de ce que nous sommes.”
Le niveau suivant consiste à partager avec notre entourage ce qui donne sens à notre vie… à nous interdire d’en faire une affaire privée… à nous laisser identifier comme disciples du Seigneur Jésus, et cela dans pratiquement n’importe quel contexte.
Cela suppose naturellement une vie unifiée par le désir de se faire serviteur… c’est cela qui donnera à nos proches le sentiment que nous sommes dignes de confiance :
“Pour être réceptifs à la Parole de Dieu, nos amis non croyants ont besoin de pouvoir mettre en nous leur confiance. À partir de ce moment nous pourrons témoigner de notre foi.”
Nous découvrons alors que le témoignage ne consiste pas tant à aller annoncer l’Évangile… qu’à laisser venir un certain nombre de brebis sans berger… qui viendront à nous avec leurs problèmes et leurs questions :
“Si nous partageons notre foi, nous verrons surgir toutes sortes de questions.” (Troisième niveau)
Ce que nous verrons surgir, ce sont les peurs, les équivoques, les obstacles de toutes sortes qui empêchent nos contemporains de découvrir le vrai visage du Christ.
Et nous verrons que les réponses qu’ils attendent sont très rarement du domaine de l’érudition biblique ou théologique.
En général, leurs questions ne feront pas appel à des connaissances exceptionnelles… mais à ce qui vient d’être dit :
• Une vie de prière qui soit une rencontre du Christ et une amitié semblable à celle que lui portaient ses premiers disciples.
• Une volonté de se faire serviteur et de les accueillir avec délicatesse, patience et disponibilité.
• Et donc une attitude qui fera naître en eux la confiance.
La foi dont nous vivons nous permettra de répondre à la plupart de leurs questions… et s’il se présente éventuellement une question qui dépasse nos compétences, la réponse pourra bien attendre quelques jours.
Je vous parlerai la prochaine fois, des trois niveaux suivants, et en particulier du 4e , qui comporte éventuellement l’invitation à rejoindre la cellule et à adopter progressivement sa règle de vie.
Inviter un frère à répondre à l’appel du Seigneur Jésus, c’est l’inviter à répondre à quelque chose qui n’est pas seulement un appel à croire, mais à transmettre sa foi.
Que Dieu vous bénisse.
JC.P.

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