228 - Sur l'accueil

Il est dit, dans le Manuel des cellules : “On découvrira que la meilleure façon d’approcher quelqu’un, c’est de le servir.”
C’est la meilleure façon de l’apprivoiser… ce qui n’est pas une approche commerciale, puisqu’elle n’est en aucun cas intéressée… on le fait uniquement dans l’intérêt de celui que l’on veut conduire vers Dieu.

Ancien Testament : “Ne refuse pas de faire du bien à qui en a besoin quand tu peux le faire.” (Livre des Proverbes, 3,27)
Et, dans l’Évangile, le Samaritain de la parabole quitte l’auberge sans connaître le résultat… sans attendre que le Juif blessé soit en état de le remercier : il paye d’avance… il promet de payer à son retour si cela ne suffit pas… sachant qu’à son retour son protégé sera parti… probablement sans laisser d’adresse ! (Luc, 10,33-35)
Il ne saura jamais si son amour a porté du fruit !

Ce n’est qu’une histoire imaginaire… mais précisément, dans une Parabole, Jésus peut imaginer des situations extrêmes qui sont à peine crédibles dans la vie courante.
C’est la seule façon de nous dire ce qu’est “Aimer comme il nous a aimés.”
De même, la Parabole du Fils prodigue est une Parabole sur l’amour du Père… sans vraisemblance dans la vie courante : un père qui vend du jour au lendemain ses domaines pour donner l’argent à un fils capricieux et mal élevé… un père qui ne discute pas, ne pose pas de questions… et à la fin, pardonne totalement, toujours sans poser de questions.
Il n’y a qu’une histoire invraisemblable qui peut nous faire entrevoir ce qu’est l’amour de Dieu.
Le “Bon Samaritain” est aussi une histoire invraisemblable pour nous faire comprendre ce qu’est l’amour fraternel qu’il attend de nous.
Vous remarquez que le bon Samaritain se fait totalement serviteur… et ne le fait pas par nécessité… il ne le fait pas par intérêt… il n’a aucun besoin de le faire.
Il le fait uniquement et exclusivement parce que quelqu’un a besoin de lui et a besoin qu’on se mette à son service.
Il avait toutes les raisons de se dire que quelqu’un d’autre le ferait à sa place… il est en Judée (le pays des Juifs) où tout le monde le méprise… il n’a aucune raison de s’arrêter… et toutes les raisons de se dire qu’un Juif de passage s’occupera de ce Juif blessé.
Notez au passage que Jésus n’a pas peur… lui qui est Juif et qui ose raconter cette histoire à un docteur de la Loi.
Tout cela pour nous dire que l’amour et le service que Jésus nous demande est totalement déraisonnable.
En fait, il consiste à aimer à la façon de Dieu… d’un amour entièrement gratuit.
L’humanité vue du point de vue de Dieu… j’imagine que cela n’a rien de très attirant… un monde impur… rempli de mensonge, de violence et d’ingratitude… un monde qui vit comme si Dieu n’existait pas !
L’incarnation du Fils de Dieu, c’est vraiment un acte d’amour… plonger dans cette vermine… il fallait le faire… et tout ça pour finir sur la croix !
Il y a aussi de belles choses sur terre… mais dans l’ensemble, on peut dire qu’il nous a aimés alors qu’on n’était pas particulièrement aimables !
Et il nous demande d’aimer comme lui… gratuitement.
Il va de soi que Jésus nous a aimés à la façon de Dieu… mais c’est aussi de cette façon qu’il nous demande d’aimer !
“Aimez-vous comme je vous ai aimés.”
Et lui, le Fils de Dieu, s’est fait serviteur… c’est de cette façon qu’il nous fait entrevoir ce qu’est l’amour de Dieu pour nous.
Ce qui veut dire que le meilleur témoignage qu’on puisse donner… la meilleure façon de faire entrevoir l’amour de Dieu… la meilleure façon d’être missionnaire… consiste à se faire serviteur !
Être serviteur à la façon de Jésus, c’est servir les plus petits : ceux qui ont le plus besoin d’être servis… ceux qui sont dépendants… qui ont besoin de notre amour, alors que nous-mêmes n’avons pas vraiment besoin d’eux.
Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits, qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” (Mt 25,40)
Amour qui semble condescendant… qui semble aller du haut (c’est-à-dire de nous) vers le bas : vers ceux qui nous semblent petits et dépendants.
En fait, cet amour n’est pas condescendant… il part du bas (c’est-à-dire de nous), et rejoint directement le cœur du Christ.
Se faire serviteur de ces petits… c’est le servir lui… et le rencontrer.
Pardonnez-moi si je ne vous ai dit que des généralités sur le service… c’est pour vous dire que c’est bien dans l’Évangile… que ce n’est pas une particularité des Cellules ni un aspect facultatif de l’évangélisation.
Je vous laisse la parole pour que vous abordiez quelques aspects pratiques.
Que le Seigneur vous bénisse,
JCP

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