Faut-il voir dans cet Evangile une certaine jalousie du Fils de Dieu qui n’accepterait pas que ses disciples puissent aimer d’autres que lui ?
Ce serait étonnant puisque lui-même nous dit : "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est là le grand, le premier commandement. Un second est aussi important : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Ces deux commandements sont toute la Loi et les Prophètes." (Mt 22,37-40)
Ce que Jean résume ainsi : "Si quelqu’un dit : J’aime Dieu, et qu’il n’aime pas son frère, c’est un menteur." (I.Jn 4,20)
Et pourtant, il nous dit aujourd’hui : "Si quelqu’un vient à moi sans m’aimer davantage que son père, sa mère, sa femme, ses enfants…" (Luc 14,26)
On retiendra de ces paroles que le Seigneur Jésus attend d’être aimé de ses disciples… et d’être aimé comme Dieu, c’est-à-dire davantage que les êtres qui nous sont les plus proches.
Mais il va de soi qu’il ne nous défend pas de les aimer !
Notre expérience nous montre que plus est grand notre amour du Christ, plus nous sommes capables d’aimer nos proches : de les aimer pour eux-mêmes, comme le Christ les aime.
Certains d’entre vous m’ont fait remarquer que pendant les premiers temps de mon ministère à Rambouillet je parlais trop de Chambourcy, qui semblait avoir toutes les qualités !
Je ne suis pas certain de ne pas recommencer la même erreur en arrivant à Viroflay !
N’en soyez pas trop surpris. Un prêtre n’a pas de femme, de fils, ni de filles… et il ne voit pas la communauté chrétienne comme des subordonnés ou des collègues de travail… mais comme des frères et des sœurs qu’il veut aider à vivre selon l’Evangile.
Ne lui reprochez pas d’avoir trop aimé ceux qu’il a accompagnés pendant des années, et qu’il aidés à faire la rencontre du Christ.
C’est d’ailleurs ce qui est demandé à chaque confirmé… et tous ceux d’entre nous qui ont été vraiment missionnaires savent de quelle façon on s’attache à ceux qui ont reçu de nous la Parole de Dieu.
Publié le 2004-09-05