"Quand vous entendrez parler de guerres et de soulèvements, ne vous effrayez pas." Luc 21,9

33ème dimanche du temps ordinaire de l'année C

Pour nous donner ce message de fin des temps, Jésus fait appel, comme il était d’usage, au style apocalyptique.
Curieusement, ce genre de message, dans la Bible, est généralement un message de consolation.
En nous décrivant de tels cataclysmes, Jésus ne cherche pas à nous faire peur… il nous invite, au contraire, à les regarder comme relativement peu importants : "ne vous effrayez pas."

Indépendamment de toute foi, on a pris conscience, depuis quelques décennies, de la relative fragilité de notre univers terrestre.
Nous savions depuis la Renaissance que la Terre tourne autour du Soleil, mais on croyait que ce mouvement était immuable. On sait maintenant que c’est une situation relativement aléatoire… et même si nous avons la chance d’échapper à une grave collision avec les corps qui circulent dans cette région du ciel… un jour le Soleil explosera et la Terre sera vaporisée.

Jésus ne doit pas être vu comme un précurseur en matière scientifique… son message est d’un autre ordre… mais, lui aussi, nous dit la précarité de cet univers.
Et son message est que, finalement, rien de tout cela ne doit nous inquiéter.
Ce qu’il nous demande : c’est de vivre à chaque instant comme si cet univers devait disparaître demain.
C’est une façon d’être prêt spirituellement… c’est aussi une façon de relativiser les choses.
Si le monde s’écroule… après tout… quelle importance ?

Et si l’on doit être persécuté, livré aux synagogues, jeté en prison, comparaître devant les rois et les gouverneurs, quelle importance pour un disciple du Fils de Dieu ? C’est le monde qui s’agite… mais cela ne doit troubler ni notre foi, ni notre confiance en Celui qui est le Créateur du monde.

On serait parfois tenté de ne pas se sentir concerné par de telles menaces contre les croyants.
Ce serait avoir la mémoire courte par rapport aux persécutions que l’Eglise subissait il y a encore quelques années sur une grande partie de cette terre… une persécution qui dure encore, et prend parfois des formes extrêmes. Le génocide qui se commet actuellement contre les populations chrétiennes du Soudan a peu d’exemples dans l’histoire de l’Eglise.

Cet Evangile nous invite à ne pas nous désolidariser de ce qui a toujours été une des réalités de la vie de l’Eglise… il nous invite aussi à ne pas imaginer que, pour nous, désormais tout va bien… qu’on vit dans un monde de plus en plus libéral et de plus en plus intelligent… que la persécution ne peut être qu’un problème de sous-développement… et qu’elle ne pourra jamais nous concerner !

Il ne s’agit pas de se complaire dans des messages de catastrophe… mais simplement de savoir que c’est possible… que l’homme est capable du pire. Et ce que l’Evangile nous demande, ce n’est pas de nous complaire, mais d’envisager une telle éventualité avec la plus grande sérénité.

"Ce sera pour vous l’occasion de rendre témoignage. Mettez-vous dans la tête que vous n’avez pas à vous soucier de votre défense. Moi-même, je vous inspirerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront opposer ni résistance ni contradiction."

Jésus veut-il dire qu’il ne faut pas se préparer, ni trop réfléchir par avance à ce moment-là ?
Nous savons qu’il faut constamment se tenir prêt : préparer son cœur et son intelligence, se pénétrer de la Parole de Dieu, nourrir sa foi et sa prière, afin de conformer sa vie à l’Evangile.
Mais quand le moment sera venu, il n’y aura plus à réfléchir ! De même que notre foi est un don du Saint Esprit… c’est lui, aussi, qui nous donnera, en temps voulu, la capacité de témoigner.

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