La lecture de l’Évangile étant habituelle pour la plupart d’entre nous, il nous arrive d’oublier que ce texte a presque 2000 ans.
Rien ne le laisse deviner dans ces deux lignes de Saint Jean, tant elles sont limpides malgré leur densité étonnante.
Ces deux lignes disent à la fois la priorité de l’amour… sans négliger l’importance de la vérité révélée… en précisant que ce message n’est pas fait uniquement pour être cru, mais pour être mis en pratique… et en mettant l’accent sur ce qui est la raison d’être de cette foi, de cette morale et de cet amour : la communion avec les personnes divines.
Il est vrai que l’amour fraternel est le test qui nous permet d’évaluer la qualité de notre amour de Dieu.
Mais cet Évangile nous rappelle que l’amour du Christ est le fondement de notre fidélité à sa Parole, c’est-à-dire de toute morale et de tout amour.
Chacun doit se demander si ce message si clair et si fort correspond à sa façon de vivre en disciple du Christ.
Si nous avons le sentiment qu’un tel amour du Seigneur Jésus, une telle rencontre du Père et du Fils, sont plus ou moins étrangers à notre expérience personnelle, c’est le signe que notre vie chrétienne a dévié dans une routine qui laisse de côté l’essentiel.
Cela signifie qu’il est temps de revenir à la Parole, nourriture quotidienne de toute vie spirituelle… il est temps de redonner à la prière et à la vie sacramentelle leur place prioritaire… puisque c’est là que le Père et le Fils viennent à nous : c’est là qu’ils viennent demeurer auprès de nous. (Jn 14,23)
Certains de nos contemporains se laissent attirer par les spiritualités orientales et disent y trouver un "art de vivre".
Le Fils de Dieu nous demande de lui donner la priorité… ce n’est pas seulement un art de vivre, c’est une sortie de soi, une rencontre et un don de soi.
Dans l’Apocalypse de Saint Jean, le Seigneur Jésus s’adresse en ces termes à chacun de ses disciples : "Voici que je me tiens à la porte et je frappe.Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi." (Apoc 3,20)
Il nous arrive de le laisser frapper longtemps sans lui répondre !
Il serait bon que nous ne laissions pas notre porte fermée toute une vie.
Lui ouvrir ne doit pas être vu comme "notre devoir de chrétien", mais comme un bonheur et comme la rencontre qui donne sens à notre vie.
Lui nous laisse libres, il ne force jamais le passage. Seul notre amour a le pouvoir de lui ouvrir la porte.
"Si quelqu’un m’aime… mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui : nous irons demeurer auprès de lui." (Jn 14,23)
Publié le 2007-05-13