Cet Évangile veut-il dire qu'on ne peut pas être disciple du Christ si on aime son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs ?
Y a-t-il une opposition entre l'amour du prochain et l'amour de Dieu ?
Bien loin d'opposer ces deux amours, Jésus ne cesse de nous dire à quel point ils sont indissociables. Celui qui croit aimer Dieu sans mettre en pratique l'amour fraternel est dans l'illusion !
Et son commandement nouveau va un peu plus loin encore… puisqu'il nous demande d'aimer nos frères les hommes comme lui-même, le Fils de Dieu, les a aimés.
Aucune parole du Seigneur Jésus ne peut donc être interprétée comme une invitation à ne pas aimer.
Mais ce qu'il veut nous rappeler ici, c'est qu'il y a une hiérarchie dans l'amour.
Dieu demande à être aimé par dessus tout. Dieu, et donc Jésus lui-même, demande à être préféré aux êtres qui nous sont les plus proches.
En fait, il y a une équivoque sur le terme d'amour … et elle existait du temps de Jésus.
Les hommes emploient ce terme pour désigner toutes sortes d'attirances qui relèvent davantage de l'amour de soi que de l'amour des autres ! Un amour de soi qui est, d'ailleurs, mal compris lorsqu'il détruit en nous la vie surnaturelle… et entraîne les autres au péché.
Par exemple des fiancés qui prétendent trop s'aimer pour être fidèles à la loi de Dieu.
Quelqu'un qui prétend trop aimer une femme ou un homme déjà marié… et qui le pousse au divorce.
Un père ou une mère qui aiment trop leur fille pour la laisser mettre au monde un enfant non prévu.
On pourrait certainement trouver d'autres exemples… meilleurs peut-être… où l'influence exercée par des proches fait obstacle à notre vocation chrétienne.
La vie chrétienne n'est pas dramatique tous les jours… mais il y a des circonstances où les choix peuvent être difficiles… et cet Evangile nous invite à nous demander si nous sommes vraiment préparés, comme l'homme qui veut bâtir une tour (Luc 14,28), à rester fidèles à Dieu quel que soit le prix à payer.
Cette invitation ou cet appel nous fera moins peur si nous comprenons que ces exigences sont celles de l'amour : "Si quelqu'un vient à moi sans m'aimer davantage que son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple."
Ce qui rejoint cet autre message : "Celui qui m'aime observera mes paroles." Une telle fidélité n'est pas vraiment possible sans l'amour du Christ. Cet Evangile ne formule pas seulement des exigences il nous dit ce que le Fils de Dieu attend de ses disciples : être aimé.
Publié le 2007-09-09