Si un enfant nous avait demandé de lui écrire ou de lui raconter une Parabole pour lui faire comprendre ce qu’est le pardon de Dieu, il est probable que nous aurions imaginé un personnage ayant de grands pouvoirs et une grande dignité : un roi ou un seigneur médiéval… et nous aurions fait comparaître devant lui un de ses sujets, coupable d’un crime impardonnable !
Et contre toute attente, le seigneur aurait daigné pardonner !
Ce genre d’allégorie aurait le mérite de concilier grandeur et bienveillance.
Mais les paraboles de Jésus ne disent rien de tel ! Dans leur précipitation les personnages de cet Évangile (Luc chap. 15) perdent toute dignité. Le père du prodigue, après avoir été d’une faiblesse sans limite, court se jeter dans les bras de son fils, dès son retour, et lui rend tous ses privilèges de fils de famille !
Quant aux deux autres "paraboles de la miséricorde", elles sont encore plus surprenantes !
Dieu, nous dit Jésus, est une ménagère qui a perdu une de ses pièces de monnaie !
Prise de panique, elle retourne sa maison… dans un nuage de poussière, elle secoue les tapis, rampe sous les meubles, vide les placards !
Et quand elle retrouve sa pièce, emportée par son excitation, elle ameute ses voisines pour leur annoncer la nouvelle… donnant à ce petit événement une importance démesurée !
Personne, avant Jésus, n’avait imaginé une telle représentation de Dieu !
Dans la troisième parabole, Dieu n’est pas un roi qui attend placidement que le pécheur vienne à lui… mais un petit berger affolé qui parcourt la campagne à la recherche de sa brebis perdue… et quand il la retrouve, sa joie est l’image de la joie de Dieu : ce que Jésus appelle "la joie dans le Ciel"… le bonheur de Dieu quand il peut donner son pardon.
Ce que nous disent ces trois paraboles, personne ne l’avait jamais dit !
Elles nous révèlent, en quelque sorte, la précipitation de Dieu… son désir immodéré de pardonner… et sa joie également immodérée quand il peut enfin pardonner : quand il rencontre un cœur qui veut bien se laisser pardonner… et se laisser aimer par lui.
Personne n’avait parlé, en ces termes, de l’urgence de la conversion… de la nécessité de la repentance… de la tendresse de Dieu et de son désir de pardonner.
Publié le 2007-09-16