Le temps de l’Avent est celui de l’attente de la venue de Dieu.
Les hommes de l’Ancien Testament attendaient la venue de Yahvé :une attente qui n’était pas vraiment une espérance, mais plutôt une source d’inquiétude ! Pour eux, la venue de Dieu c’était aussi le jugement universel et la fin du monde.
C’est un des aspects de notre attente… on le voit dans l’Evangile de ce jour : "Tenez-vous donc prêts vous-aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra." (Mt 24,44)
Jésus ne veut pas nous faire peur… il veut que nous soyons prêts.
Il le dit en racontant l’histoire d’un homme qui s’attend à un cambriolage, mais qui ne sait pas le jour ni l’heure ! (Mt 24,42-44)
Il va de soi que les cambrioleurs ne laissent pas de carte de passage telle que : "Vous étiez absents, nous reviendrons lundi entre 8 et 10 h."
Celui qui s’attend à un cambriolage n’a qu’une solution : être prêt chaque jour ! Et cette petite Parabole illustre ce que doit être l’état normal d’un chrétien… être prêt pour la rencontre de Dieu !
Un cambriolage ne fait pas partie des choses qu’on désire… mais s’il s’agit de la rencontre de Dieu, être vraiment prêt, c’est désirer cette rencontre… ce qui est le contraire de la peur.
Il y a deux façons de sortir de la peur : par le bas… ou par le haut !
Par le bas : en sombrant dans le péché et en se persuadant que cela n’a pas d’importance… que tout cela, après tout, n’est pas si grave. Ce n’est pas être prêt… c’est plutôt ce qu’on appelle un naufrage !
Sortir de la peur par le haut, c’est choisir une vie sainte.C’est le choix que l’Église nous propose… c’est pourquoi nous professons, dans le Credo, notre foi en "l’Église Sainte".
Cela ne veut pas dire qu’on sera totalement sans péché… le péché ne prend sa vraie dimension que pour celui qui recherche la sainteté. Ceux qui se disent sans péché, ce sont généralement ceux et celles qui sont plongés dedans jusqu’au cou et qui nient l’évidence.
Ce que Jésus appelle "être prêt", c’est attendre le terme de l’histoire… ou le terme de notre vie (qui sera pour chacun de nous, en tout état de cause, le terme de l’histoire) avec la plus grande sérénité… ce qui suppose une vie qui soit une attente, aussi fidèle que possible, de cette rencontre.
Il faut préciser, naturellement, qu’une vie sainte et une attente fidèle ne donnent pas de droits. La prétention d’avoir des droits devant Dieu est à l’opposé de la sainteté.
Celui qui a poursuivi la perfection et la sainteté… ne peut finalement que s’en remettre à la tendresse du Christ.
L’attente sereine dont nous parle l’Évangile est une confiance aimante.
Saint Jean écrit que "l’amour parfait bannit la crainte… celui qui craint n’est pas accompli dans l’amour." (I. Jn 4,18)
Ce que l’Évangile nous demande c’est une attente qui bannit la crainte.
Publié le 2007-12-02