Pour comprendre ce passage de l’Evangile (Jn.10,1-10), il faut bien distinguer les deux paraboles qu’il contient.
Dans la première, Jésus joue le rôle du berger : le vrai berger qui entre par la porte… dans la seconde, il est lui-même la Porte de la bergerie.
Il y a tant à dire sur la première parabole qu’on oublie généralement la seconde, qui rappelle pourtant un autre passage de l’Evangile où Jésus se compare au Chemin (Jn.14,6). Ici il se compare à la Porte.
Dans la vie professionnelle, on dit aussi qu’il faut savoir frapper à la bonne porte… ou passer par la bonne porte. Ceux qui ont de l’ambition et de l’habileté savent passer par les bonnes portes… que ce soit pour le bien ou pour le mal… que ce soit pour servir la société ou pour s’en servir !
Ici, Jésus est la bonne porte, pas forcément aux yeux des hommes, mais au regard de Dieu : celle qui nous fait passer par le don de soi, la droiture, la fidélité, l’acceptation des offenses petites ou grandes, l’esprit de service qui va jusqu’au don de soi… c’est à dire toutes les formes possibles de l’amour fraternel.
Beaucoup pensent que cette porte-là ne conduit à rien ! Mais cette porte, c’est Jésus Christ… et elle aboutit à la vie.
Beaucoup croient que c’est une impasse, et préfèrent ce qu’ils appellent la liberté… qui est une liberté de pécher.
Mais si Jésus nous indique la bonne porte, ce n’est pas pour restreindre notre liberté… c’est pour nous éviter les fausses pistes.
Il est vrai que ceux qui ont suivi ces fausses pistes s’en aperçoivent finalement et le regrettent à la fin de leur vie.
Jésus aimerait qu’on s’en aperçoive au départ de notre vie… pour que notre vie ne soit pas une impasse : "Je suis venu pour que les hommes aient la vie, et qu’ils l’aient en abondance."
Etre fidèle à sa vocation, c’est réussir sa vie conformément au projet de Dieu, ce qui constitue la seule vraie réussite.
Les vocations sont diverses… le mariage en est une : scellée par un Sacrement… et on sait que cette vocation-là est loin d’être évidente dans notre société.
Mais le thème de ce jour ce sont les vocations religieuses et sacerdotales.
La vocation sacerdotale est un service de la Bonne Nouvelle et des Sacrements. Jésus disait : "Venez à ma suite, et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes." (Mt. 4,19)
Un prêtre n’est pas un chrétien d’une autre espèce… il n’a pas toujours la vie spirituelle la plus profonde. Il n’est pas forcément le plus généreux, le plus patient ou le plus accueillant.
C’est un chrétien qui a pensé que le service de l’Eglise : le service de l’Evangile et des Sacrements, méritait qu’on y consacre sa vie.
Dire "oui" à l’appel du Seigneur Jésus n’est pas une réponse simple ni facile… il faut faire un plongeon dans l’inconnu.
Un tel idéal n’est pas une solution de facilité… mais ce n’est pas non plus un fardeau écrasant : "Mon joug est doux et mon fardeau léger." (Mt. 11,30)
Le Seigneur ne demande pas à son serviteur d’agir seul… il lui demande d’être l’instrument de son action.
C’est Dieu qui agit, c’est lui qui convertit et qui sanctifie. L’homme n’est que l’instrument, un peu dépassé, parfois émerveillé, de l’action divine.
Publié le 2008-04-13