Les fils d’Israël attendaient un Messie, mais Jésus n’avait pas le profil. Jean Baptiste les impressionnait bien davantage.
Or, tout son rôle de prophète consiste à leur dire : Oubliez-moi ! …"Celui qui vient après moi, je ne suis pas digne de défaire ses sandales !"
Mais voilà que Jean Baptiste, lui-même, a des moments de doute… il envoie à Jésus des messagers : "Es-tu celui qui doit venir, oui ou non… (Si tu ne fais rien) faut-il en attendre un autre ?" (Mt 11,3)
Jésus répond : "Allez rapporter à Jean ce que vous voyez et entendez : Les aveugles voient, les boiteux marchent, les sourds entendent, les lépreux sont guéris, les morts ressuscitent, et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres." (Mt 11,4-5)… il comprendra !
Jean Baptiste comprend parce qu’il reconnaît les paroles du prophète Isaïe (celle de la première lecture : Is. 35,1-10)… et cette citation commençait par :
"Dites aux gens qui s’affolent : Prenez courage, ne craignez pas.
Voici votre Dieu… il vient lui-même et il va vous sauver."
Jean Baptiste s’affolait… mais il comprend qu’il doit garder courage et cesser de craindre ! Comme il l’avait pressenti dès le premier jour, il sait maintenant que les événements dont il est le témoin sont beaucoup plus que l’avènement d’un Messie royal, qui serait venu prendre le pouvoir en Israël !
"Voici votre Dieu… il vient lui-même et il va vous sauver." (Is. 35,4)
Ce qui pouvait rester mystérieux pour Jean dans ces paroles d’Isaïe, est désormais transparent pour les disciples de Jésus. Le Fils de Dieu n’est pas venu prendre quoi que ce soit, il est venu donner et ils est venu sauver.
Il apporte la Bonne Nouvelle à tous ceux qui ont un coeur de pauvre et veulent bien accueillir cette parole : ceux qui ne sont pas embourbés dans le matériel, le pouvoir, l’argent, les objets, le mensonge… et dont l’horizon dépasse un peu ce que propose la société matérialiste ! Ceux là sont capables d’entendre cette Bonne Nouvelle.
Donner la priorité à la prière, à la disponibilité, au service, à l’attention aux personnes, à l’annonce de l’Evangile… ce n’est pas facile : on peut tomber, se laisser aller, s’embourber dans la médiocrité.
La conversion demandée par Jean est la condition pour reconnaître le Christ et accueillir le Règne de Dieu. Ce n’est pas une peine préalable, pour nous mettre à l’épreuve et nous tester, mais un appel à libérer nos coeurs pour accueillir le Fils de Dieu… lui qui vient, parce qu’il veut prendre place dans notre vie.
Publié le 2004-12-12