A l’époque du Nouveau Testament, quand on voulait désigner les pires des pécheurs, on disait : "les prostituées et les publicains" !
Des gens prêts à tout pour faire de l’argent, il y en a aujourd’hui : parmi les pires on pourrait citer les trafiquants de drogue, ou certains producteurs de films ou d’émissions télévisées qui sont des incitations à la violence ou à la débauche… simplement parce que cela rapporte. Mais bien d’autres sont plus ou moins prêts à détruire la société et à détruire les personnes pour se remplir les poches.
Or, ces gens qu’on croit irrécupérables, à l’époque de Jean Baptiste comme à notre époque, il arrive qu’ils se convertissent !
Dans la Parabole (Mt 21,28-32) ils sont représentés par le fils qui semblait plutôt mal parti… et qui finalement a bien tourné.
L’histoire ne dit pas que, pour bien tourner, il faut commencer par mal partir… ce qu’elle veut, avant tout, c’est mettre en garde ceux qui se croient bien partis… et qui finalement ne font rien ! C’est précisément le problème de l’autre fils… celui qui répond toujours : "Oui papa !"
Cet Evangile visait les pharisiens. Leur difficulté, c’est qu’ils étaient des gens passablement honnêtes et fréquentables…et ils ne voyaient pas en quoi ils auraient eu à se convertir.
Ils devaient se dire : "Si on était des prostituées ou des publicains, il va de soi qu’on se convertirait… si on était des trafiquants de drogue ou des producteurs de films pourris, là on se convertirait ! Mais regardez : on est des gens plutôt bien… on ne fait rien de très mal … on a une vie relativement tranquille."
Ce qui se passait dans la tête des pharisiens n’était donc pas tellement étranger à notre problème ! Nous, qui ne sommes pas trop mal, quand nous faisons la comparaison avec une certaine population d’escrocs et de débauchés, nous avons l’impression que les appels de l’Evangile à la conversion ne sont pas vraiment pour nous ! Nous avons, plus ou moins, l’impression d’avoir toujours dit : "Oui" !
Les pharisiens avaient l’impression qu’en étant fidèles aux commandements, ils avaient beaucoup donné… et que Dieu leur devait quelque chose :qu’il leur devait plus qu’aux autres !
Jésus leur explique que s’ils ont été fidèles, c’est qu’ils ont beaucoup reçu ! Au lieu de revendiquer leurs droits, comme les ouvriers de la première heure (Mt 20,1-15), ils devraient remercier plus que les autres !
Quand le Seigneur nous demande d’aller travailler à sa vigne, nous lui disons : "Mais Seigneur, ce n’est pas à moi qu’il faut demander… regarde tout ce que je fais déjà… je vais à la Messe le dimanche… je m’occupe de mes enfants… je travaille… je fais déjà ci ou ça pour toi…"
"Je sais tout ce que tu fais — nous dit le Seigneur — ce qui veut dire que tu as beaucoup de chance d’avoir tant reçu, et que tu ne peux pas te contenter d’être un consommateur… et à ce propos, je voulais justement te demander si tu n’aurais pas encore un peu de temps pour travailler à ma vigne… s’il te plaît !"
Le travail de la vigne : c’est une image… qui désigne évidemment le service de l’Evangile !
Il y a ceux qui sont franchement mauvais : qui disent "non" et refusent de changer… ceux-là sont connus et la Parabole des deux fils n’en parle même pas !
Le danger qui nous guette, et contre lequel nous met en garde cette histoire, c’est de s’imaginer qu’on est dans la catégorie de ceux qui ont dit "oui"… et de rester, année après année, des tièdes qui, finalement, ne font pas grand chose pour que la vigne de Dieu porte du fruit.
Conclusion : Ne jamais se plaindre que ce sont toujours les mêmes qui font tout ! C’est normal : plus on a reçu, plus il faut donner !
Publié le 2008-09-28