Le premier chapitre de l’Évangile de saint Marc est une présentation très résumée de la personne de Jésus et de sa mission.
Dès la première ligne, on a l’essentiel : "Commencement de l’Évangile de Jésus, le Christ, le Fils de Dieu." (Mc 1,1)
Tout de suite après, le récit du Baptême de Jésus, nous le présente comme étant l’une des trois personnes divines : révélation qui donne son sens à tout l’Évangile qui va suivre. Vient ensuite le récit des tentations de Jésus, où il apparaît comme un homme sans péché.
Ensuite, Marc résume en quelques lignes l’enseignement de Jésus.
Ce qu’il disait aux foules : "Le Règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle." Et ce qu’il disait à ses disciples : "Je ferai de vous des pêcheurs d’hommes." (Mc 1,17)
La suite est l’arrivée de Jésus dans la petite ville de Capharnaüm, au bord du lac de Tibériade. En dehors de ses voyages missionnaires, c’est là que Jésus habitera, dans la maison de Pierre, pendant les trois années de sa vie publique.
A peine arrivé, nous dit saint Marc, "le jour du sabbat, il se rendit à la synagogue, et là il enseignait." (Mc 1,21) S’il enseignait, c’est que, dès le premier jour, on lui a donné la parole, comme à un Rabbi ou un docteur de la Loi. On sait qu’à Nazareth aussi, il prenait la parole dans la synagogue (Mc 6,2).
Jésus appartenait à une "vieille famille" : on l’appelait "fils de David", ce qui représentait 1000 ans d’histoire !
Avec une différence, par rapport à notre ancien régime, c’est que les fils des grandes familles pouvaient être artisans ou commerçants : ce n’étaient pas des métiers indignes… et les rabbins devaient tous avoir un métier manuel. On peut donc supposer que, déjà à Nazareth, Jésus, tout en étant artisan-menuisier, prenait la parole, d’une façon habituelle, le jour du Sabbat dans la synagogue.
C’est ce qu’il fait en arrivant à Capharnaüm, et tout le monde trouve cela normal… mais très vite, ils sont étonnés, parce qu’ "il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes." (Mc 1,22)
Les scribes avaient une certaine autorité : ils connaissaient la Bible, et le Talmud, mais ils ne parlaient jamais comme s’ils avaient une autorité propre, à la façon d’un prophète se prononçant directement au nom de Dieu.
Les scribes étaient des commentateurs : ils commentaient la Loi de Dieu, et tous ceux qui l’avaient commentée avant eux. Il était impensable pour eux de donner un "enseignement nouveau".
Jésus, au contraire, se comportait comme un prophète : il ne commentait personne… il parlait au nom de Dieu !
Et il faisait plus que cela : il remettait en question la loi de Moïse, comme si son autorité était bien plus grande que celle de Moïse : "On vous a dit : œil pour œil et dent pour dent. Et moi je vous dis de ne pas résister au méchant." (Mt 5,39)
"On (Moïse) vous a dit" … mais oubliez tout ça : c’est du passé… "Moi je vous dis" !
Même s’il disait cela sans arrogance, avec tout l’amour possible, aucun prophète n’avait parlé de cette façon !
Il parlait comme si son autorité était une autorité divine. Ou bien c’était vrai, ou bien c’était un blasphème !
Saint Jean qui croit que c’est vrai, dira que Jésus est le Verbe : la Parole de Dieu en personne.
Non seulement il parle avec autorité, mais il guérit les malades, il ressuscite les morts et il chasse les démons avec la même autorité.
Il dira : "Vous n’avez qu’un seul Maître, le Christ." (Mt 23,10)
Il y a des trésors dans l’Ancien Testament, mais notre nourriture, quotidienne, c’est l’Évangile, et d’une façon générale le Nouveau Testament. Il serait impensable qu’un disciple de Jésus n’ait pas lu et relu les quatre Évangiles.
La Parole de Dieu, c’est Dieu qui me parle… maintenant : c’est Dieu qui me demande maintenant d’être à l’écoute de sa parole, et de me laisser toucher par sa Parole.
Publié le 2009-02-01