Saint Marc, dans le premier chapitre de son Évangile, ne s’étend pas sur ce qui a pu se passer à Bethléem ou à Nazareth : il nous conduit tout de suite à Capharnaüm, au bord du lac de Tibériade, où Jésus vient habiter la maison de Pierre.
Il nous fait aussi le récit de la première nuit que le Fils de Dieu passe dans cet endroit qui sera le centre de sa vie publique, et il nous raconte la surprise, à l’heure du réveil, de ses disciples et de tous ceux qui l’avaient accueilli !
Ce Jésus que (d’après l’Évangile de Jean) ils avaient rencontré pour la première fois sur les bords du Jourdain, grâce à Jean Baptiste… qu’ils avaient suivi et qu’ils considéraient, comme le Messie… ce Jésus qui les avait accompagnés jusque chez eux… voilà que, dès le matin suivant, il a disparu ! On imagine la surprise et l’agitation !
Pierre, qui apparaît déjà comme la tête du groupe des disciples, n’est pas du genre à rester sans rien faire : il les entraîne à la recherche de Jésus, et ils finissent par le trouver dans un endroit désert.
Capharnaüm est au bord du lac, à l’extrémité d’une plaine très fertile, mais tout de suite après, commencent des collines de plus en plus désertiques à mesure qu’on prend de l’altitude.
Et là, dans les amas de rochers, au milieu des chardons, ils retrouvent Jésus. Ils lui font remarquer : "Tout le monde te cherche." On ne sait pas trop sur quel ton ils lui disent cela !
Mais en tout cas, ils découvrent une chose : c’est que Jésus priait.
Il y a des gens qui traînent le soir, et qui, le matin, n’arrivent plus à se lever ! Jésus, lui, se levait "bien avant l’aube, et il priait."
C’était une vie consacrée à l’annonce de l’Évangile… cela nous le savons, et eux aussi l’avaient vu dès le premier jour… mais c’était aussi une vie consacrée à la prière.
Jésus leur dit : "Partons ailleurs … proclamer la Bonne Nouvelle, car c’est pour cela que je suis sorti."
Il est venu annoncer une "Bonne Nouvelle" : c’est sa mission dans le monde… et chaque jour, avant d’évangéliser, il priait.
Saint Paul, lui aussi, a tout quitté pour annoncer l’Évangile, mais il ne pense pas un instant au mérite qu’il pourrait avoir : "Si j’annonce l’Évangile, dit-il, je n’ai pas à en tirer de satisfaction, c’est une nécessité qui s’impose à moi. Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile." (I Cor. 9,16)
Cette parole concerne tous les confirmés : ils ont reçu de l’Esprit la force nécessaire pour dire et montrer leur foi… pour ne pas avoir honte de leur appartenance au Christ.
"Libre à l’égard de tous, je me suis fais le serviteur de tous, afin de gagner le plus grand nombre possible." (I Cor. 9,19)
Il était : "serviteur de tous, ce qui n’avait rien à voir avec de la servilité. Il était en même temps : "Libre à l’égard de tous" : refusant toute concession sur la vérité et la Parole de Dieu.
Sinon, cela ne vaut guère la peine de consacrer sa vie à l’Évangile.
Se mettre au service du Christ, et devoir céder à des modes ou à des pressions qui voudraient restreindre notre droit de transmettre son Évangile, quelle tristesse !
"J’ai partagé la faiblesse des plus faibles pour gagner aussi les faibles. Je me suis fait tout à tous pour en sauver à tout prix quelques uns." (I Cor. 9,22)
Paul a tout fait pour s’adapter, mais sans jamais s’écarter de la fidélité à l’Évangile.
Puisque c’est l’année saint Paul, voilà qui serait pour chacun de nous un beau projet pour le temps du Carême.
Publié le 2009-02-08