"Ma fille ta foi t’a sauvée." Mc 5,34

13ème dimanche du temps ordinaire de l'année B

Le thème commun aux deux guérisons de l’Évangile est le lien entre la foi et le salut ou la guérison.
Une femme s’approche de Jésus par derrière et touche la frange de son manteau : elle cherche à ne pas être vue. Elle ne veut pas dévoiler une maladie qui, selon la Loi de Moïse, la rendait impure.
Dès qu’elle touche le vêtement de Jésus, elle est guérie, mais du coup, elle prend peur. Tout contact lui était interdit : si elle touchait quelqu’un, elle était supposée le rendre impur.
Elle comprend alors que son impureté légale n’a pas rendu Jésus impur. Elle découvre, au contraire, que, par ce contact avec lui, c’est elle qui a été purifiée et guérie !
Mais Jésus doit corriger ce qu’il pouvait rester de superstition dans l’esprit de la femme, et lui apprendre qu’elle est guérie non pas tant à cause de ce contact qu’en raison de sa foi : "Ma fille ta foi t’a sauvée."
Elle a fait un geste qui n’a rien de coupable, mais Jésus veut qu’elle sache qu’il a compris ce geste, qu’il l’accueille, et qu’il y répond.

Marc revient ensuite à la guérison de la fille de Jaïre.
Les gens pensent que le pouvoir de Jésus s’arrête aux frontières de la mort. Après la mort de Lazare, Marthe disait à Jésus : "Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort."
Mais ici, comme pour la résurrection de Lazare, Jésus fait appel à la foi. Il dit à Jaïre : "Ne crains pas, crois seulement."
Jésus éloigne la foule et ne garde avec lui que le père et la mère de l'enfant, ainsi que Pierre, Jacques et Jean : les trois témoins privilégiés, ceux de la transfiguration et de Gethsémani.

Il dit : "L’enfant n’est pas morte, mais elle dort." Les gens trouvent ridicule que Jésus, qui vient d’arriver et qui n’a rien vu, prétende en savoir plus que ceux qui étaient là et qui ont constaté le décès.
En fait, Jésus ne souhaite pas que cette foule excitée soit témoin du miracle et crée de l’agitation.
Une telle guérison est un signe : pour les badauds, c’est un signe de puissance, mais pour les proches, ceux qui aiment l’enfant, c’est d’abord un signe d’amour !
Jésus ne garde avec lui que ceux qui comprendront son geste comme un geste d’amour, et il ne tient pas trop à ce qu’on en parle à la foule : à ceux qui ne verront que le merveilleux !

À la différence des miracles de l’Ancien Testament, Jésus n’emploie aucune formule de supplication à Dieu.
Il parle en son nom propre : "Jeune fille, je te le dis, lève-toi." C’est lui, Jésus, qui guérit !
Il manifeste que le pouvoir de la résurrection lui appartient en propre. Il parle avec la même autorité que le Créateur dans le premier chapitre du livre de la Genèse : "Dieu dit : que la lumière soit, et la lumière fut."
Jésus agit comme Dieu : il dit les choses et elles s’accomplissent.

La parole de Jésus à Jaïre s’adresse à chacun de nous : "Ne crains pas, crois seulement". Parole qui traduit notre relation à Dieu. L’homme fait un acte de foi, et Dieu répond par un acte d’amour.
C’est ce qui arrive dans chaque Sacrement : il y a toujours un acte de foi, et, en réponse, il y a la grâce du Sacrement, qui est un geste d’amour.
Chaque communion est un acte de foi, et, en réponse, le Fils de Dieu nous donne son corps… pour nous soyons un seul corps avec lui.
Ce qu’il attend de nous, c’est une foi qui ne soit pas une simple croyance, mais aussi une rencontre d’amour. C’est cela, la foi qui sauve.

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