"Bienheureux ceux qui sont mal vus en faisant le bien." Mt. 5,10

4ème dimanche du temps ordinaire de l'année A

Avons-nous le droit de déranger notre entourage par le témoignage de notre foi et de notre vie ?
Est-il possible d’être disciple du Christ sans que nos paroles et notre comportement soient une remise en cause de ceux qui nous sont proches ?
La réponse est dans l’Evangile… où l’on voit que Jésus, qui a surpris par son amour des pécheurs et sa miséricorde sans limites, a aussi été, par sa vie et par son message, une constante remise en question pour tous ceux qu’il rencontrait.

On ne peut pas prêcher l’Evangile en faisant plaisir à tous.
Jésus n’y est pas parvenu… au point de se faire condamner à mort… et personne ne fera mieux que lui.
Ceux qui croient faire mieux : qui parviennent à ne jamais déplaire… ont des raisons de s’inquiéter, et ils devraient se demander si c’est bien l’Evangile qu’ils annoncent.
C’est précisément le sens de cette parole : "le disciple n’est pas plus grand que son maître." (Jn. 15,20)
Aux "serviteurs de la Parole", il veut dire qu’il est impossible d’annoncer l’Evangile et de plaire à tous et en toute circonstance… et, aux "auditeurs de la Parole", il veut dire qu’accepter d’entendre l’Evangile, c’est accepter de se laisser bousculer de temps à autre !

La dernière des Béatitudes : celle des "persécutés pour la justice" est la plus développée de toutes.
En la traduisant dans un langage plus actuel, on pourrait dire : "Bienheureux ceux qui sont mal vus en faisant le bien" (Mt. 5,10)… ceux qui acceptent d’être rejetés à cause de leur fidélité à l’Evangile.
"Heureux serez-vous si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous à cause de moi… réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense sera grande auprès de Dieu." (Mt. 5,11-12)
Ce n’est pas toujours faussement que l’on dit du mal de nous, c’est parfois à cause de nos défauts… ce qui ne résulte pas d’une "Béatitude", mais d’un contre témoignage… et aucun d’entre nous n’est un témoin parfait.
Mais notre fidélité même à la parole du Christ nous sera elle aussi reprochée… de sorte qu’il n’est jamais possible de prêcher l’Evangile sans "faire de vagues" ! Jésus lui-même n’a pas su le faire.

Il va de soi que s’attirer des reproches n’est pas une preuve de fidélité à l’Evangile ! Certains aiment provoquer et font tout pour être persécutés. Jésus n’a rien fait de tel ! Il nous demande d’être, autant qu’il est possible, "artisans de paix" (Mt. 5,9). Mais il nous dit également que notre mission de témoins ne peut pas ne pas nous attirer de critiques… et que, dans notre rôle d’auditeurs de l’Evangile, nous devons prendre garde de ne pas rejeter trop vite une parole qui nous remet en question.

Retour aux archives