"Un bain de conversion pour la rémission des péchés." Lc 3,3

2ème dimanche de l'Avent de l'année C

Jean le Baptiste "proclamait un Baptême de pénitence (ou plutôt de conversion) pour la rémission des péchés."
Un Baptême était un bain : un bain rituel de purification. Ces rites de purification étaient très nombreux en Israël. Les moines de Qumran se baignaient plusieurs fois par jour : "baptêmes" de purification qu’ils prenaient seuls… personne ne les baptisait !
Avec Jean Baptiste, il s’agit d’un baptême unique : on le recevait une seule fois, et c’est Jean qui baptisait ! Ce n’était pas le Sacrement de Baptême, mais ce n’était pas non plus le baptême des Esséniens… cela ressemble assez au "baptême" de Lourdes !
C’était un baptême de conversion, pour le pardon des péchés : pour préparer les cœurs à se reconnaître pécheurs… et à reconnaître qu’ils avaient besoin d’un Sauveur. Il les préparait à reconnaître que le pardon des péchés est un cadeau immense, auquel personne ne peut avoir droit : un cadeau qui ne peut venir que de Dieu… et de celui que Dieu envoie pour nous sauver.

Celui qui n’a pas besoin d’un Sauveur n’a pas besoin du Christ : c’était le drame des docteurs de la Loi… c’est le drame de nos contemporains… d’où l’actualité du message de Jean. C’est pourquoi, depuis 2000 ans, l’Église nous invite, chaque année à revivre ces événements, dans l’espoir de toucher nos cœurs et de nous aider à sortir de notre égoïsme, de notre endurcissement et de notre tiédeur.

Se convertir, c’est aimer davantage. Personne ne le dit aussi bien que saint Paul dans la lettre de ce jour : "Que votre amour vous fasse progresser de plus en plus dans la connaissance vraie et la parfaite clairvoyance qui vous feront discerner ce qui est le plus important."
Saint Paul parle de la connaissance vraie : un chrétien ne peut pas raconter n’importe quoi. Il y a une vérité que Jésus a confiée à son Église, et que nous proclamons chaque dimanche dans le Credo et dans l'Évangile.
Mais vous remarquez aussi que pour progresser dans cette connaissance vraie, il faut de l’amour : c’est lui qui fait progresser… sans lui il n’y a pas de parfaite clairvoyance pour discerner ce qui est vraiment important. Sans l’amour, on devient des mauvaises langues : rien de tel pour détruire une communauté, et sans l’amour, on est inapte à voir où sont les vraies priorités.
C’est l’amour qui rend vraiment lucide, qui nous permet de relativiser les problèmes de la vie : de voir ce qui est vraiment important, de ne pas dramatiser ce qui n’est pas dramatique et de reconnaître les vraies urgences, les conversions vraiment nécessaires.
Accepter l’Évangile, c’est toujours une conversion, dans un environnement indifférent et parfois hostile. Sans l’amour, il est impossible d’adhérer totalement à cette "connaissance vraie" qui est la parole du Christ, et de choisir les vraies priorités : donner la priorité à "ce qui est vraiment important".

Retour aux archives