La Loi de Moïse prévoyait la peine de mort pour l’adultère.
C’était la Loi, mais personne ne l’observait, et les Scribes comme les Pharisiens se gardaient bien de prendre position.
Par contre, ils veulent pousser Jésus à prendre position.
Jésus ne se fâche pas : il ne dénonce pas cette hypocrisie évidente.
Il prend position avec courage, mais sans être provocateur.
Il trouve la réponse qui, loin de susciter une discussion stérile, les amène à réfléchir, et finalement, à se remettre en question.
Il leur dit : "Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il jette la première pierre … Quant à eux, sur cette réponse, ils s’en allaient l’un après l’autre en commençant par les plus âgés." (Jn 8,7-9)
Il est clair que cette réponse ne concerne pas seulement les docteurs de la Loi : elle est pour tous ceux qui ne ont du mal à voir clair dans leur péché.
Ils sont partis les uns après les autres en commençant par les plus âgés : les uns après les autres, ils ont eu l’honnêteté de reconnaître qu’ils avaient tous des choses à se faire pardonner.
Si tous les hommes, qu’ils soient ou non disciples du Christ, étaient aussi lucides et sincères avec eux-mêmes que ce groupe de Scribes et de Pharisiens, le monde serait meilleur !
"Ne jugez pas, dit Jésus, pour n’être pas jugés." (Lc 6,37)
Comment les hommes peuvent-ils juger ? Comment peut-on, à ce point, manquer de lucidité… et se permettre de juger les autres ?
Pour la plupart d’entre nous, regardons simplement notre passé : c’est une chance pour nous que Dieu ne soit pas aussi impitoyable que nous le sommes parfois avec les autres.
"Moi, je ne te condamne pas, dit Jésus, va, et désormais, ne pèche plus." (Jn 8,11)
Dieu est amour, il est patience, il est miséricorde, et le regard de Jésus est la révélation de ce qu’est le regard de Dieu sur chacun de nous.
Il va de soi que la femme avait commis un péché. Jésus est d’accord sur ce point avec les scribes, et tout laisse penser que la femme également en est bien consciente.
Ceux qui avaient un vrai problème, dans cette histoire, ce sont les Scribes : ceux qui avaient un problème avec le péché, c’était eux !
Dieu aime pardonner : il veut toujours pardonner, mais il faut pour cela que l’homme ait conscience d’être pécheur… et c’est ce que Jésus, ce jour-là, a réussi à faire découvrir aux Scribes et aux Pharisiens :
"Ils s’en allaient l’un après l’autre", à mesure qu’ils comprenaient.
Ce jour-là, les Scribes eux-mêmes ont accepté de se reconnaître pécheurs. Il n’est peut-être pas si facile d’être meilleurs que les Scribes et les Pharisiens.
Publié le 2010-03-21