Les disciples croyaient en Jésus : depuis Pâques, ils avaient retrouvé la foi. Eux qui avaient douté un moment, ils croient de nouveau que Jésus était le messager de Dieu, que chacune des paroles qu’ils avaient entendues de lui pendant ces trois années étaient des Paroles de Dieu.
Ce qu’ils ne croient pas, c’est que les événements qui leur ont fait perdre la foi un moment fassent partie du projet de Dieu.
Ils voient la mort sur la croix comme un événement fortuit et malheureux : ils n’imaginent pas que cet événement qui leur avait fait douter de Jésus puisse faire partie du projet de Dieu.
Les premiers disciples étaient un peu comme nous, qui oublions, parfois, cet aspect de notre foi.
Quand Jésus a été arrêté, condamné, humilié par les hommes, torturé et exécuté, ils ont perdu la foi. Après la résurrection, ils ont retrouvé la foi, et ils l’ont retrouvée malgré tout cela.
Mais la mort sur la croix restait, pour eux, un accident malheureux : ils ne pouvaient pas croire que cet événement ait été le sommet de la vie terrestre du Fils de Dieu, le grand moment de l’histoire du salut, le moment où il donnait sa vie pour le salut des hommes.
Et pourtant, dans cet Évangile de Saint Luc, c’est le message très solennel du ressuscité : "Il fallait que s’accomplisse ce qui était annoncé par l'Écriture : les souffrances du Messie, sa résurrection d’entre les morts le troisième jour, et la conversion proclamée en son nom pour le pardon des péchés, à toutes les nations … C’est vous qui en êtes les témoins." (Luc 24,46-48)
Tout ceci était le projet de Dieu : son projet était de nous donner son Fils pour nous sauver, et les Apôtres seront les témoins de ce projet.
Eux, qui jusque-là étaient de simples disciples, vont devenir des Apôtres, c’est-à-dire des témoins et des missionnaires.
Ils avaient retrouvé la foi, malgré la croix, mais à partir de ce moment, la croix devient leur message central.
Saint Paul écrit aux Corinthiens : "J’ai décidé de ne rien savoir parmi vous, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié."
Jésus leur dit : "Et moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis. Quant à vous, demeurez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la Puissance venue d’en haut." (Luc 24,49) "La Puissance", dans l'Évangile de Luc, c’est un des noms de l’Esprit Saint.
Et il ajoute (dans le livre des Actes) : "Alors vous serez mes témoins." Revêtus de cette Puissance, les disciples sont devenus des Apôtres, c’est-à-dire des témoins.
Nous aussi nous sommes des témoins. On peut toujours faire mieux, mais pour cela, il ne faut pas se considérer comme totalement nul !
A la limite, ce serait un manque de foi. Nous aussi, nous avons été plongés dans l’Esprit, par le Baptême et la Confirmation, et cet Esprit n’a pas été totalement inefficace, puisque nous sommes ici.
Ce que nous avons fait au service du Christ, c’était un peu notre œuvre, mais c’était d’abord l'œuvre de l’Esprit.
Cet Évangile nous invite à en prendre conscience, parce que c’est la seule façon de sortir de notre médiocrité relative. Il est important de ne pas s’approprier ce qu’on a pu faire sous la mouvance de l’Esprit.
Nous sommes plongés dans l’Esprit, et plus on sera conscient de ce qu’il a réalisé en nous, plus il pourra agir par nous.
Publié le 2010-05-16