Le mot Avent s’écrit avec un "e", parce qu’il vient de Adventus, qui veut dire "Venue". L’Avent est le temps de l’attente : c’est l’attente de la venue de Dieu. Mais cette attente, dans les lectures de ces quatre semaines, prend des formes assez différentes.
Il va de soi que l’Avent est l’attente de Noël, parce que Noël, c’est Dieu qui entre dans notre histoire de la façon le plus surprenante qui soit. Personne n’avait imaginé qu’il viendrait sous la forme d’un enfant pauvre, né dans une bergerie.
Pour nous l’effet de surprise est passé, et cette naissance est devenue l’essentiel de notre joie et de notre attente.
L’Avent est aussi l’attente du retour du Messie : c’est à cela, précisément, que nous invite l’Évangile de ce premier dimanche : "Tenez-vous donc prêts vous-aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra." (Mt 24,44)
Les hommes de l’Ancien Testament attendaient la venue de Yahvé, mais cette attente n’était pas vraiment une espérance, c’était plutôt quelque chose qui leur faisait peur. Pour eux, la venue de Dieu était aussi le jugement universel et la fin du monde.
S’il est vrai que l’amour bannit la crainte, notre attente du Christ a une tonalité différente.
Dans les Évangiles de l’Avent, cette attente prend également une troisième forme : l’attente de la manifestation de Jésus au moment où il quitte son métier d’artisan et son village de Nazareth et qu’il sort de l’anonymat pour annoncer la Bonne Nouvelle.
C’est pourquoi les textes de l’Avent donnent une grande place à Jean Baptiste : c’est lui qui a préparé les cœurs de ses contemporains à reconnaître et à accueillir le Messie.
Jean voyait bien que son Peuple n’était pas prêt ! Pour la venue ou la manifestation du Messie, les Juifs s’attendaient à tout, mais pas à Jésus de Nazareth : un artisan, menuisier-forgeron, venu d’un trou perdu de Galilée.
Jean était là pour les préparer à cette venue : les rendre attentifs et réceptifs, leur ouvrir les yeux pour reconnaître, en Jésus, le Sauveur du monde, et le reconnaître comme présent au milieu d’eux.
On aurait tort de voir la mission de Jean Baptiste comme appartenant au passé : rien n’est plus actuel ! Cette présence est loin d’être évidente pour tous. Même parmi ceux qui ont la foi et croient que Jésus est le Fils de Dieu, sa présence n’est pas toujours certaine.
Le rôle de l’Église est de manifester la présence du Fils unique… en transmettant sa parole, mais aussi en nous offrant les moyens de le rencontrer : dans l’Eucharistie et dans chaque Sacrement.
L’Église (la communauté des chrétiens) est véritablement le lieu de la rencontre du Christ.
Notre mission de baptisés et de confirmés est de conduire des hommes vers l’Église du Christ, et ainsi, vers la personne du Christ.
C’est ce qu’a fait Jean Baptiste avec Pierre, André, Jacques et Jean. Il leur a dit : "Voici l’agneau de Dieu." Il leur fait découvrir le Christ. Et c’est aussi notre mission.
Publié le 2010-11-28