Les gens venaient se faire baptiser par Jean Baptiste en reconnaissant leurs péchés. On dirait aujourd’hui qu’ils confessaient leurs péchés. Ils avouaient leurs péchés à Jean Baptiste et lui demandaient conseil.
Les soldats demandaient conseil. Et les soldats de l’époque n’étaient pas des tendres : ils se battaient au couteau ou à la hache.
Et comme ils faisaient peur, ils en profitaient pour extorquer de l’argent.
Mais voilà que certains viennent se faire baptiser en reconnaissant leurs torts… et Jean leur donne des conseils : "Ne brutalisez pas sans raison, et contentez-vous de votre salaire."
Il y avait aussi des publicains : en principe, ils collectaient les impôts… mais, en fait, ils collectaient beaucoup plus, et ils se remplissaient les poches. Tout le monde les détestait et les méprisait. Mais voilà que certains viennent se faire baptiser en reconnaissant leurs péchés.
Mais, ce jour-là, dans la foule, il n’y avait pas que ces grands pécheurs. Il y avait aussi des pharisiens et des sadducéens.
Les sadducéens étaient les prêtres d’Israël : en principe, tout ce qu’il y a de bien ! Et les pharisiens étaient les Juifs les plus sérieux qui soient : croyants et pratiquants, observant tous les commandements de la loi de Moïse. Ils étaient là, au bord du Jourdain, regardant les pécheurs se faire baptiser, et écoutant Jean Baptiste qui disait : "Convertissez-vous, car le Règne de Dieu s’est fait proche." (Mt 3,2)
Entendant cela, ils se disaient : Jean Baptiste a raison de leur prêcher la conversion, parce que ces soldats, et plus encore ces publicains, sont vraiment des crapules, et ils ont besoin de se convertir.
Et là, ils ont eu la surprise de leur vie : Jean Baptiste s’est tourné vers eux, les prêtres sadducéens et les pharisiens pratiquants, et leur a dit : "Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ? Produisez donc un fruit qui prouve votre conversion, et n’allez pas dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père." (Mt 3,7-9)
Ils se disaient : "Nous sommes les fils d’Abraham ; on n’a rien à craindre ; on a tous les droits ; on a même droit à la vie éternelle."
Mais Jean Baptiste leur fait comprendre que devant Dieu, ils sont des "sans-droit". Il y a des "sans-papiers" et des "sans domicile fixe", mais des "sans-droit", c’est bien pire !
Ce n’est pas que Dieu soit impitoyable, bien au contraire. C’est parce que tout ce que nous avons est un cadeau. Notre corps… notre intelligence est un cadeau… notre vie est un cadeau.
On a tout reçu de Dieu. On ne peut que remercier. On n’a pas de droit devant lui. Et comme, en plus, nous sommes pécheurs, nous sommes vraiment des "sans droit". Nous pouvons seulement demander pardon.
Et pour ceux qui demandent pardon, il y a une Bonne Nouvelle : c’est que Dieu aime pardonner.
Pour cela, naturellement, il faut "Produire un fruit qui prouve notre conversion". Changer de vie et ne plus tout se permettre. Ce qui est difficile quand on vit dans une société permissive.
On se dit qu’être permissif ce n’est pas méchant ! Des gens qui donnent toutes les permissions ont une image plutôt positive !
En fait, il n’y a rien de pire, parce qu’ils empêchent toute conversion.
Aimer Dieu par dessus tout, c’est une conversion ; partager, être serviable et disponible, faire régner la paix, c’est une conversion.
C’est cela "produire du fruit", et cette conversion, qui est à l’opposé de la permissivité, nous fait découvrir "la joie dans le Ciel" (Lc 15,7) : la joie de Dieu qui aime pardonner.
Publié le 2010-12-05