Le Nouveau Testament ne comporte pas de chapitre particulier sur la famille chrétienne, mais presque tout est dit, ici et là. En particulier cette parole de Jésus sur le mariage : "Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas." Ce qui permet de dire que la famille est une communauté vraiment sacramentelle.
De même que l’Église est fondée sur le Baptême, le mariage crée une communauté ecclésiale, même si elle est réduite à deux personnes.
Et, comme dans tout Sacrement, Dieu est présent et agissant : c’est lui qui unit. C’est cela la grâce du mariage : "Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas."
On retient généralement la deuxième partie de la phrase : "Que l’homme ne le sépare pas, c’est-à-dire l’indissolubilité ou l’impossibilité de divorcer, ou en tout cas, de se remarier du vivant de son conjoint.
On a raison, mais il ne faut pas oublier la première partie : "Ce que Dieu a uni". Quand un homme et une femme choisissent de ne faire plus qu’un, ce choix n’est pas étranger à Dieu : c’est un projet de Dieu, et une œuvre de Dieu.
Aimer ses enfants, sa femme ou son mari, c’est naturel. Mais ce qui est naturel peut aussi être une grâce de Dieu, et l’Évangile nous révèle que le Créateur de la nature, du mariage et de tout ce qui existe, a voulu qu’il y ait une grâce du mariage.
Ce don de Dieu n’est pas limité à l’instant du mariage : à l’échange des consentements devant Dieu et devant l’Église. Ce n’est pas seulement à cet instant que l’on reçoit de Dieu la grâce d’être unis et de ne faire plus qu’un.
Dans chaque Sacrement il y a un rite (des gestes et des paroles) qui est le signe et le garant de la présence agissante de Dieu.
Dans le Baptême, il y a un rite (l’eau et les paroles), et le baptisé sait qu’il est enfant de Dieu. Le rite ne dure qu’un instant, mais à partir de cet instant, on appartient à l’Église d’une façon définitive, et cette appartenance à l’Église est aussi une réalité sacramentelle : tant qu’on appartient à l’Église, on sait qu’on appartient au Christ, pour être fils de Dieu avec lui.
C’est la même chose avec le mariage. Il y a l’instant du mariage, et ensuite il y a un couple chrétien et une famille chrétienne, qui est aussi une réalité sacramentelle. Tant que cette famille existe, elle sait que la grâce de l’unité lui est offerte : elle sait qu’elle peut compter sur ce don de Dieu. Beaucoup en font l’expérience dans leur famille : l’expérience d’une capacité d’aimer et de se donner dont ils ne se seraient pas crus capables.
L’amour dont parle Saint Paul, beaucoup le vivent dans leur famille :
"Frères, puisque vous avez été choisis par Dieu, que vous êtes ses fidèles et ses bien-aimés, revêtez votre cœur de tendresse et de bonté, d’humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous mutuellement, et pardonnez si vous avez des reproches à vous faire. Agissez comme le Seigneur : il vous a pardonné, faites de même. Par-dessus tout cela, qu’il y ait l’amour : c’est lui qui fait l’unité dans la perfection." (Col. 3,12-14)
Vivre un tel amour et une telle unité, c’est faire l’expérience de la grâce du mariage.
Publié le 2010-12-26