Les disciples trouvent Jésus en conversation avec une Samaritaine !
Ils sont surpris ! Un homme ne parlait pas à une femme à moins d’être un proche ! D’autre part, les Juifs, en principe, ne parlaient pas aux Samaritains ! Ainsi, on comprend pourquoi un homme Juif ne parlait pas à une femme Samaritaine… surtout pas pour lui demander quelque chose ! Plutôt mourir de soif !
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la demande de Jésus n’a donc rien de banal… et la Samaritaine n’en revient pas !
Elle n’est pas trop effarouchée par le fait qu’un homme lui adresse la parole : elle en a vu d’autres, mais il y a une chose qu’elle doit penser, même si elle ne le dit pas : "Toi, mon bonhomme, tu as besoin de moi !" Jésus a soif, il n’a pas de seau ni de corde… elle, par contre, a tout ce qu’il faut, et elle se prépare à lui donner à boire.
Et là, nouvelle surprise ! Jésus lui dit : "En fait, c’est toi qui as besoin de moi !" Le langage de l’époque est moins abrupt, mais c’est bien ce qu’il lui dit : "Si tu savais le don de Dieu, si tu connaissais celui qui te dit "donne-moi à boire", c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive." (Jn 4,10)
"Si tu savais le don de Dieu : si tu avais la moindre idée de ce qui t’est proposé… si tu avais la moindre idée de ce que Dieu veut faire de ta vie… et si tu pouvais te douter de ce qu’est la vraie personnalité de celui qui te parle… de ce qu’il détient… et de ce qu’il pourrait te donner… alors, au lieu de te rendre intéressante, tu aurais compris que c’est toi qui es pauvre, c’est toi qui es une affamée et une assoiffée."
En lisant cet Évangile, chacun de nous se pose des questions :
"Je ne suis quand même pas comme la Samaritaine… j’ai accueilli le Fils de Dieu… je ne peux pas dire que je n’ai pas besoin de lui… je prends le temps de communier chaque dimanche… je lui ai fait une certaine place dans ma vie… je lui ai ménagé un petit espace… dans un endroit où il ne dérange pas trop ! Sans être un fou de Dieu, je suis quand même raisonnablement chrétien !"
Et Jésus est là, assis sur son puits, qui me regarde, et qui me dit : "Quel dommage… si tu savais le don de Dieu… si tu connaissais vraiment celui qui a le pouvoir de te donner l’Eau Vive !"
Son regard est plein de tendresse, mais il me fait un peu peur. Et si je préfère éviter de le rencontrer dans l’adoration, c’est parce que j’ai peur de ce qu’il pourrait me demander.
Personne ne peut dire ce qu’il veut demander à chacun de nous… mais il veut d’abord nous donner l’Eau Vive qui n’est autre que l’Esprit Saint.
Saint Jean le précise quelques chapitres plus loin :
"Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive"… parce que "de son sein", c’est-à-dire, de lui, Jésus "couleront des fleuves d’eau vive"… et saint Jean ajoute : "Il disait cela de l’Esprit." (Jn 7,37-39)
Avec l’Esprit il veut nous donner ce qui est nécessaire pour répondre à son appel et marcher à sa suite… et ainsi accomplir le projet de Dieu qui nous fait si peur.
Celui qui vient à moi : "L’eau que je lui donnerai deviendra, en lui, source jaillissante pour la vie éternelle." (Jn 4,14)
Publié le 2011-03-27