Saint Jean précise par deux fois que les disciples avaient verrouillé les portes. Ce qui est une façon de nous dire qu’ils ne jouaient pas encore leur rôle d’Apôtres et de témoins de la résurrection.
Ils avaient vu le Christ ressuscité, mais il ne leur était pas venu à l’esprit d’annoncer à tous cette Bonne Nouvelle !
Les apparitions avaient été pour eux une grande joie : "Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur", nous dit saint Jean, mais ils restaient partagés entre la joie et la peur.
Il nous semble parfois qu’une telle attitude était inconséquente.
Quand on a vu le Christ ressuscité, on ne peut plus avoir peur de rien !
Quand on a vraiment la foi, on doit considérer la transmission de la foi comme une priorité qui efface tout le reste.
On a raison de les considérer comme inconséquents, mais celui qui fait son examen de conscience deviendra certainement beaucoup plus compréhensif à leur égard.
On pourrait critiquer l’inconséquence de ceux qui se disent croyants mais non pratiquants, mais, nous-mêmes qui affichons notre foi en étant fidèles chaque dimanche à l’Eucharistie, nous n’avons pas toujours le courage de montrer notre foi : de manifester notre attachement à la personne et au message du Christ. Nous ressemblons parfois aux Apôtres qui fermaient leurs portes à clef, au lieu de faire rayonner l’Évangile.
Les Apôtres n’étaient pas des surhommes, et ce qui est étonnant c’est que l’Écriture elle même nous décrit leurs faiblesses. Ce qui est rassurant à un double titre : d’abord parce que c’est un signe d’authenticité… et aussi parce que, nous non plus, nous ne sommes pas des surhommes.
C’est pourtant à nous que le Seigneur a confié son Évangile, comme il l’avait confié à ses premiers disciples.
Pour transmettre son Évangile, Jésus a institué une Église ; et malgré nos faiblesses, nous sommes l’Église du Christ.
Ce qu’il nous demande, comme à ses premiers disciples, c’est d’être de plus en plus conséquents avec notre foi : de sorte que la foi devienne toujours plus forte que la peur.
Il existe des gens qui ont de bonnes raisons d’avoir peur, mais souvent la peur est irraisonnée !
Il faut donc s’interroger : "Je n’ose pas montrer ma foi… parler de ma foi… mais pourquoi ai-je peur ?… de qui ai-je peur ?"
Si l’on se pose vraiment ces questions, dans la prière, on s’aperçoit que nos peurs sont irrationnelles : ce qui nous fait peur c’est l’opinion de tel ou tel. Mais si nous ne partageons pas leur opinion, pourquoi avoir peur ? Que vaut leur opinion au regard de notre destinée éternelle ?
On peut supposer que c’est tout cela que les premiers disciples ont dû comprendre, avec la lumière de l’Esprit, et, avec la force de l’Esprit, ils sont devenus des Apôtres.
Nous aussi, nous avons reçu l’Esprit, et notre mission est la même que celle des premiers disciples : cette mission, le Christ nous l’a conférée au jour de notre Confirmation.
On connaît la parole de Jean Paul II dont la béatification a lieu en ce moment à Rome : "N’ayez pas peur."
Publié le 2011-05-01