"Si vous m’aimez, vous resterez fidèles à mes commandements." Jn 14,15

6ème dimanche de Pâques de l'année A

Celui qui est fidèle à la loi de Dieu et à l’Évangile du Christ, c’est celui qui est mû, avant tout par l’amour de Dieu et par l’amour du Christ.
Ce lien entre l’amour et le comportement n’est pas une rareté ou une étrangeté qui serait propre à l’Évangile de Saint Jean.

Il n’est pas possible d’avoir une vie faite de droiture, de bienveillance, de service des hommes, sans qu’elle soit fondée sur un certain amour.
C’est le rôle des prédicateurs de l’Évangile d’inviter continuellement les fidèles à de nouvelles conversions : ce que font les prêtres, les catéchistes, ou les parents avec leurs enfants.
La tendance d’un pasteur est de demander toujours plus de fidélité et de perfection… mais les prêtres ne sont pas les pires… les parents aussi demandent beaucoup !

Rien n’est plus normal : Jésus n’a jamais fait autre chose : il ne cessait de dire "Convertissez-vous, car le règne de Dieu s’est fait proche." (Mt 3,2) C’est une Bonne Nouvelle : Dieu est là, et on peut le rencontrer, à condition de se convertir et de se tourner vers lui.
Il est donc naturel que les disciples de Jésus, comme leur Maître, se rappellent les uns aux autres l’urgence de se convertir.

Mais il y a un risque : celui de s’exprimer comme si ceux qui entendent le message n’avaient pas encore fait le premier pas dans la vie chrétienne, et d’oublier que nous sommes une communauté globalement fidèle à l’Évangile et très éloignée, sur bien des points, des mœurs du monde qui nous entoure !

On peut dire que des hommes et des femmes qui renoncent à toutes sortes de choses pour élever leur famille, qui sont fidèles à leur conjoint, qui ne trichent pas avec les questions d’argent, qui ne pratiquent pas la délation dans la vie professionnelle, qui prennent du temps pour prier : ne serait-ce que dans l’Eucharistie du Dimanche… cela ne va pas de soi !

Et pour être fidèle à un tel mode de vie, il ne suffit pas d’avoir des principes.
Une telle fidélité ne peut durer que si elle est fondée sur l’amour : l’amour de ses enfants, de sa femme ou de son mari, mais aussi sur l’amour du Christ : "Celui qui reçoit mes commandements et qui y reste fidèle, c’est celui-là qui m’aime." (Jn 14,21)

C’est un appel à la conversion, mais aussi une invitation à l’action de grâces : parce qu’une telle fidélité et un tel amour sont le gage d’une vie et d’une rencontre qui sont déjà la vie éternelle : "Celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui." (Jn 14,21)

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