Les Pharisiens et les Hérodiens se détestaient, mais ce jour-là, ils ont comploté ensemble : ils se sont entendus pour tenter de compromettre Jésus.
Les Pharisiens étaient des Juifs fervents, mais ils avaient multiplié les règlements et les interdits, et leur formalisme les opposait à la morale de l’Évangile, tout entière fondée sur l’amour.
Le samedi (le Sabbat), ils n’autorisaient aucun travail, et, suprême paradoxe, ils considéraient un miracle comme un acte interdit par la Loi de Dieu. Lorsque Jésus guérit, un samedi, un homme dont la main était paralysée et desséchée, ils se disent scandalisés.
Ils n’apprécient pas lorsque Jésus leur dit : "Malheur à vous Pharisiens hypocrites"(Mt 23,13), et ils cherchent une occasion de le faire mourir.
Comme ils n’avaient pas le pouvoir de condamner à mort sans l’accord des Romains, ils se sont entendus avec leurs ennemis habituels : les partisans d’Hérode et les collaborateurs de l’armée d’occupation.
Hérode était un arabe : il était détesté par une grande partie de la population. Ce sont les Romains qui l’avaient établi roi des Juifs.
Mais il avait ses partisans : des hommes qui cherchaient les faveurs du régime et pouvaient s’enrichir : on les appelait les Hérodiens.
Les Pharisiens considéraient les Hérodiens comme des traîtres, et les Hérodiens regardaient les Pharisiens comme des terroristes.
Et pourtant, ce jour-là, ils se sont mis d’accord pour tendre un piège à Jésus. Ils lui disent : "Maître, on sait que tu dis toujours la vérité… tu n’as pas peur… tu dis toujours ce que tu penses… alors, on voudrait te poser une question."
Jésus n’avait peur de personne : il disait ce qu’il pensait.
Même les Pharisiens et les Hérodiens le reconnaissent… mais ce qui est monstrueux, c’est qu’ils en profitent pour lui tendre un piège.
Ils lui demandent : "Est-il permis (par Dieu) de payer l’impôt à César ?"
Si Jésus avait répondu : "Ne payez pas", les Hérodiens l’auraient dénoncé aux Romains comme dissident.
S’il avait répondu : "Vous devez payer", les Pharisiens auraient fait courir le bruit que Jésus était un collaborateur de l’occupant.
Mais Jésus leur demande : "Montrez-moi cet argent de l’impôt."
Il n’avait rien sur lui… mais eux, en avaient plein les poches, et ils ont sorti une pièce à l’effigie de César. Il leur dit alors : "Donnez à César ce qui revient à César, et à Dieu ce qui revient à Dieu."
Avec cet argent, dont vos poches sont remplies, payez l’impôt. D’ailleurs, pourquoi poser la question : de toute façon vous n’avez pas le choix.
Si vous payez l’impôt, cela ne vous empêchera pas de servir Dieu, de l’aimer par dessus tout et d’observer ses commandements.
Il n’y a rien qui puisse vous empêcher d’aimer Dieu et d’être ses enfants : ni César, ni le roi Hérode, ni aucune puissance au monde.
Si vous n’êtes pas fidèles à Dieu, ce n’est pas la faute de la société, ni du régime au pouvoir, ni de qui que ce soit… la seule chose qui vous empêche d’être fils de Dieu est dans votre cœur.
En cette semaine des missions, on prie pour ceux qui sont partis à l’autre bout du monde pour annoncer l’Évangile.
Mais, la première chose, c’est que nous-mêmes, nous soyons missionnaires à l’exemple de Jésus qui n’avait peur de rien.
Il disait : "Si quelqu’un a honte de moi et de mes paroles, le Fils de l’homme aura honte de lui quand il viendra dans sa gloire." (Lc 9,26)
Il attend de ses disciples qu’ils ne craignent pas de dire leur foi… qu’ils ne manquent pas une occasion de la manifester par leur droiture, leur disponibilité et leur bienveillance.
Rien au monde ne peut nous empêcher d’être disciples du Christ et de le laisser paraître.
Publié le 2011-10-16