"L’esprit mauvais le secoua avec violence et sortit de lui." Marc 1,26

4ème dimanche du temps ordinaire de l'année B

Les chrétiens du Moyen Âge ont souvent représenté les anges déchus dans un rôle de tortionnaires, ce qui n’a pas de fondement dans l’Écriture sainte, ou dans un rôle de tentateur, ce qui est plus biblique.
Mais saint Thomas d’Aquin, au 13e siècle, faisait remarquer que les hommes étaient également capables de faire des péchés tout seuls.
Les hommes sont également très forts pour s’entraîner au péché les uns les autres. Avec Internet et le reste, Satan peut se reposer : les médias font le travail à sa place.

Cependant, l’Évangile de ce dimanche est un exemple tout à fait classique de possession, tel qu’il en existe encore de nos jours.
Il existe des critères bien connus pour distinguer une possession d’une simple maladie mentale : le fait, par exemple, qu’un possédé peut répondre à des questions dans n’importe quelle langue… ou encore le fait qu’il sait tout de celui qui tente de faire l’exorcisme. C’est d’ailleurs le cas dans l’Évangile qu’on vient de lire : "Il y avait un homme, tourmenté par un esprit mauvais … il se mit à crier : "Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? … Je sais fort bien qui tu es : le Saint, le Saint de Dieu"." (Marc 1,24). Il semble connaître le secret de la personnalité divine de Jésus.
Dans les exorcismes qui ont lieu de nos jours, cela crée des situations embarrassantes. Le possédé, ou plutôt l’esprit qui est en lui, se défend en dévoilant la vie privée de l’exorciste : toutes ses fautes secrètes. C’est pourquoi on s’efforce de choisir comme exorcistes des prêtres dont la vie a toujours été irréprochable.
Une autre raison de ce choix est que l’efficacité d’un exorcisme, à la différence des Sacrements, dépend de la sainteté du prêtre. Un exorcisme peut être très laborieux et exiger des séances nombreuses et interminables de combat et de prière.

Les Juifs le savaient, c’est pourquoi ils se posent des questions ! Jésus chasse les démons en un instant : "Jésus l’interpella : "Tais-toi ! Sors de cet homme." L’esprit mauvais le secoua et sortit de lui." Ils sont très surpris : "Il commande même aux esprits mauvais, et il lui obéissent."
Quelques très grands saints, comme le curé d’Ars, chassaient les démons d’un seul mot, comme Jésus.

C’est un sujet qu’on n’aborde pas souvent dans les messes du dimanche. Il y a des personnes fragiles que cela empêcherait de dormir.
On pourrait d’ailleurs se poser la question : "Pourquoi certaines personnes sont-elles possédées ?" Il semble que ce soit des personnes qui, à divers degrés, ont joué avec le feu.
Il y a quelques années, lors de la visite d’un camp de scouts, plusieurs garçons m’ont demandé ce que je pensais de la magie noire… et j’ai découvert que l’un des chefs s’amusait, avec ses amis, à faire tourner les tables et quelques autres choses. Je l’ai vivement invité à renoncer à ce genre d’exercice… il m’a juré qu’il ne recommencerait plus.

Le récit de l’Évangile de ce jour n’est donc pas un conte ni un récit symbolique. Mais ce genre de manifestation ne doit pas nous inquiéter : cet Évangile montre que l’esprit du mal est sans pouvoir contre le Christ. Il est aussi sans pouvoir contre ses disciples.

Je lisais ces jours-ci un numéro de la revue Sciences et Avenir, qui a recueilli des témoignages de personnalités diverses qui devaient répondre, en une page, à la question : qu’est-ce que l’homme ?
Tous expliquent que l’homme est un animal, et rien qu’un animal.
Il y a pourtant beaucoup de croyants dans le monde universitaire, mais la revue n’a retenu que les réponses strictement matérialistes. Il est évident que l’homme est un animal, mais il appartient aussi au monde des esprits. Or, il arrive que l’esprit du mal lui-même donne des signes de son existence.
On peut remarquer également que Jésus ne lui laisse pas la parole ; il lui dit : "Tais-toi et sors !" Le seul qui mérite d’être écouté est celui qui est "le Chemin la Vérité et la Vie."

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