"Honore ton père et ta mère." Exode 20,12 – Marc 10,19

28ème dimanche du temps ordinaire de l'année B

On se demande parfois pourquoi il y a un commandement particulier qui précise : "Honore ton père et ta mère." On sait qu’il faut aimer son prochain, et il n’existe pas de prochain plus proche que ses enfants, son mari, sa femme, ou ses parents… alors pourquoi préciser ?
Parce que les parents sont les êtres qui nous ont le plus donné : ceux qui, plus que tous, ont le droit d’être aimés, respectés et entourés.

L’Évangile de dimanche dernier parlait du choix d’être mari et femme : un choix que l’on choisit de ne jamais remettre en question. Il est évident qu’un tel choix prend toute sa dimension quand le couple devient une famille.

On ne réalise pas toujours l’importance des institutions. Une institution est un certain système de relations entre des personnes.
Il y a de bonnes et de mauvaises institutions : celles qui détruisent les personnes, et celles qui leur permettent de donner le meilleur d’elles-mêmes. Des gens qui sont généreux dans un certain contexte, auront, dans une autre situation, une existence d’une pauvreté et d’une stérilité totales : une vie d’égoïsme et de matérialisme. On le voit bien au plan des régimes politiques : on a vu comment les régimes des pays de l’Est ont détruit le tissu social, comment ils ont déresponsabilisé les personnes et détruit les vertus naturelles.

On comprend l’importance de bonnes institutions, et il est évident que le mariage est une institution qui permet aux personnes de donner le meilleur d’elles-mêmes, mais qui peut également être détruite ou malmenée dans certaines sociétés.

Le PACS est désormais une institution de la société française. Actuellement il y a 250 000 mariages en France, et 200 000 PACS : presque autant que de mariages (dont 5 % entre homosexuels).
Le PACS n’impose aucune obligation de fidélité, il ne crée pas de lien d’alliance avec la famille de son partenaire et comporte une totale liberté de rompre l’union, par simple lettre recommandée. Aucune protection n’est prévue pour le partenaire délaissé ni pour les enfants nés de cette union.
On peut donc considérer que c’est une mauvaise institution, nocive à la société et aux personnes. C’est la loi de la jungle qui entre dans la législation française en reconnaissant la même légitimité à une cohabitation égoïste et à une institution nécessaire à la survie de la société et au respect des droits de l’enfant.
Quant au mariage homosexuel, il enlèverait toute signification au mariage civil : ce serait la destruction de cette institution. En détruisant les bonnes institutions, une société s’auto-détruit.

Dans le mariage, l’accueil des enfants nés du couple n’est pas accessoire : c’est une partie intégrante de l’engagement. La promesse de fidélité également : elle permet ce qu’on appelle la "présomption de paternité".
L’engagement du mariage ne concerne pas seulement la conjugalité ou la vie du couple, mais aussi la procréation et l’éducation des enfants.
Dans toutes les civilisations, le mariage est fait pour organiser le lien entre conjugalité et procréation : il a pour fonction sociale d’encadrer la transmission de la vie en articulant, dans le domaine personnel et patrimonial, les droits et les devoirs des époux, entre eux et à l’égard des enfants à venir.
Admettre le mariage homosexuel, c’est remettre en question toute la législation du mariage, c’est détruire le lien naturel entre conjugalité et procréation, c’est détruire une institution bonne au plan personnel comme au plan social, et la remplacer par une institution néfaste aux personnes et à la société. S’il est vrai que gouverner c’est prévoir, on se demande comment des responsables politiques peuvent être aussi irresponsables et détruire ainsi le tissu social et une institution aussi importante pour l’épanouissement des personnes.

Lire sur ce sujet la déclaration de la conférence des évêques de France de septembre 2012.

Retour aux archives