Le cinquantième anniversaire du concile Vatican II est une invitation à relire la Constitution dogmatique sur l’Église sur la vocation des laïcs.
L’Église a connu, pendant quelques siècles, une surabondance de prêtres et de religieux qui a pu faire oublier la mission propre des baptisés et des confirmés. Sur ce point, le concile renoue avec l’enseignement de saint Paul sur l’Église corps du Christ et sur la mission de chacun de ses membres.
Ce n’était pas le projet du Christ que les Apôtres et leurs successeurs assument sans les laïcs la mission de l’Église :
"Les pasteurs savent à quel point les laïcs contribuent au bien de toute l’Église ; et ils savent qu’eux-mêmes n’ont pas été institués par le Christ pour assumer à eux seuls toute la mission de salut de l’Église envers le monde, mais qu’ils ont la charge … de reconnaître … les charismes des fidèles, pour que tous coopèrent à leur mesure et d’un même cœur à l’œuvre commune (LG 30)."
Tous n’ont pas le même charisme, et chacun doit coopérer à sa mesure et selon ses talents, mais personne n’a pour vocation de ne rien faire.
Les pasteurs ont reçu du Christ une mission d’enseignement, mais c’est par les laïcs que l’Évangile est traduit dans le quotidien des familles, des quartiers ou des entreprises :
"Le Christ (est agissant) par le moyen des pasteurs qui enseignent en son nom … mais également par le moyen des laïcs dont il fait aussi ses témoins et qu’il remplit du sens de la foi et du don de sa parole, afin que la force de l’Évangile resplendisse dans la vie quotidienne, familiale et sociale.
Cette évangélisation est une véritable annonce du Christ, proclamée par la parole et le témoignage de la vie : elle présente un aspect tout à fait caractéristique et possède une efficacité particulière du seul fait qu’elle est accomplie dans les conditions ordinaires de la vie courante (LG 35)."
Les hommes ont besoin de rencontrer, dans leur entourage quotidien des témoins qui manifestent leur foi par la parole et par leur mode de vie.
Cette mission d’évangélisation n’est pas une invention du concile, et elle ne vient pas des hommes. Une mission qui vient d’un Sacrement, vient du Christ. Dans la Confirmation, c’est le Seigneur lui-même qui appelle et qui confère les dons de l’Esprit nécessaires pour remplir cette mission :
L’apostolat des laïcs est donc une participation à la mission de salut de l’Église. À cet apostolat, tous sont appelés par le Seigneur lui-même en vertu de leur baptême et de leur confirmation.
Les laïcs sont par-dessus tout appelés à rendre l’Église présente et agissante en tout lieu et en toute circonstance.
Tout laïc, en vertu des dons qu’il a reçus, est l’instrument vivant de la mission de l’Église "selon la mesure du don du Christ (Éph. 4,7)." (LG 33.)
Sauf exception, la foi est transmise par le témoignage des croyants. Ceux qui sont loin de l’Église ont besoin de ce témoignage : leur salut en dépend. Quant à ceux qui appartiennent à l’Église par la foi, le Baptême et la Confirmation, le concile n’hésite pas à leur dire qu’ils ont l’obligation de manifester publiquement la foi qu’ils ont reçue de l’Esprit Saint :
"Les fidèles, incorporés à l’Église par le baptême … régénérés pour devenir enfants de Dieu … sont tenus à professer publiquement la foi qu’ils ont reçue de Dieu par l’Église … Dans le sacrement de confirmation … l’Esprit Saint les enrichit d’une force particulière. Ainsi se trouvent-ils plus strictement obligés de répandre la foi et de la défendre par la parole et les œuvres, comme de véritables témoins du Christ (LG 11)."
Une telle mission n’est donc pas facultative : elle ne peut pas être prise à la légère ; elle émane de tous les évêques et du successeur de Pierre.
Publié le 2013-01-27