Le langage du livre de l’Apocalypse est fait d’allégories et de symboles qui sont devenus étrangers à notre culture, mais ce n’est pas un langage approximatif ; on ne peut pas faire dire à ce livre ce qu’on veut.
L’Apocalypse est un livre de consolation écrit au moment de la première grande persécution de l’Église.
Certains hésitaient dans leur foi. Ce livre leur rappelle qu’ils sont les disciples du Fils unique de Dieu : un Maître surprenant qui partage la gloire divine et qui, pourtant, a donné sa vie pour nous.
D’où une double image : celle de l’agneau qui est une victime… mais un agneau qui siège sur un trône, qui est un trône divin.
Jamais, dans l’Ancien Testament, on ne donne à Dieu le rôle de victime d’un sacrifice. C’est un message radicalement nouveau, qui est au centre de la révélation du Nouveau Testament.
Les Évangiles, les lettres de saint Paul et l’Apocalypse affirment de multiples façons la divinité de Jésus de Nazareth. En lui, une personne divine s’est faite proche de nous, pour nous parler, pour nous révéler sa tendresse, et finalement donner sa vie pour nous sauver. Il est donc, à la fois, la victime du sacrifice et celui qui siège sur le trône de gloire.
La "Foule immense" de ses disciples a "traversé l’épreuve" avec lui. Être éprouvé dans sa foi et dans sa fidélité n’est pas une anomalie : cela fait partie de notre destinée chrétienne, comme cela fait partie de celle du Fils de Dieu fait homme.
Autre image déroutante : Jésus est à la fois l’Agneau et le Pasteur.
On sait que, dans l’Ancien Testament, le titre de "Pasteur" était un titre divin : Yahvé était le Pasteur d’Israël.
Comme Yahvé dans l’Ancien Testament, Jésus est un Pasteur divin, mais un Pasteur qui aime son troupeau au point de se sacrifier comme une victime pour le sauver et le guider vers la vie éternelle.
Ce n’est pas un Pasteur lointain ou impuissant. Aucun pouvoir terrestre ne peut nous arracher de sa main. Sa puissance est une puissance divine.
"Mes brebis écoutent ma voix … Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main." (Jn 10,27-28)
Le seul obstacle possible au salut ne vient pas de Dieu ; il ne peut venir que de notre liberté qui ne veut pas toujours ce que Dieu veut.
Le projet de Dieu, ce qu’il désire pour nous, au delà des épreuves, c’est de nous faire partager sa vie divine : "nous conduire vers les eaux de la source de vie".
Le vrai berger est celui qui sait trouver les bons pâturages et les sources d’eau pour son troupeau, mais parfois les nourritures qu’il nous propose nous font peur. Jésus disait : "Ma nourriture, c’est de faire la volonté de mon Père." (Jn 4,34)
Il demande à être suivi et aimé comme un Pasteur attentif qui veut pour nous ce qu’il y a de meilleur. À un tel amour il nous demande de répondre par une confiance totale : il nous demande d’aimer sa parole pour que la volonté de son Père ne soit pas seulement sa nourriture, mais aussi notre nourriture.
Publié le 2013-04-21